dimanche 18 décembre 2011

Rappel de saison !

Après tout, si on écrit des trucs sur un blog, c'est pour qu'ils soient lus.
Donc là, on a un beau marronnier tout prêt, comme disent les journalistes,  à lire ou à relire. L'article de saison idéal.
L'arbre de Noël anti-cancer et autres joyeusetés et astuces de décoration écologique.

samedi 17 décembre 2011

Rose : la couleur de la révolte ! - épisode 4 (témoin 1 : le papillon)

 
Épisode 1


Chers auditeurs! Bonjour ! Ici, Sarah Plicq pour Verte Inter, la radio française pour la biodiversité. En direct du grand auditorium de Paris-Bercy ! Tous les médias sont dans la place pour couvrir l'événement de la semaine. L'opinion publique est en train de se forger une nouvelle icône. La cause que défend Robin des champs dépasse largement celle des seuls chardons ou de quelque autre fleur. Il s'agit du droit à la naturalité des espaces anthropiques ! Rien de moins ! Une façon radicalement différente d'envisager, d'aborder ces espaces, qui consisterait à cesser de regarder de travers toute plante sauvage qui aurait décidé de pousser sans notre permission.
Mais on peut douter de l'imminence d'une telle sagesse à la vue de cette scène, chers auditeurs : voici Robin des champs, le chef des chardons rebelles (1), menotté et encadré de près par les forces de l'ordre qui s'engouffre dans l'arène surchauffée de l'auditorium. Le tribunal initial était décidément devenu trop exigu pour contenir la foule des citoyens désireux d'assister à ce moment qu'on espère historique. Les nombreux membres des SAPIC (soutiens assemblés pour la protection internationale des chardons) témoignent d'ailleurs leur réprobation vis à vis d'un tel traitement ; la tension monte d'un cran et les voici brandissant une représentation volontairement enragée de leur héraut, scandant son nom en une transe percutante. "Robin ! Robin ! "

Alors que le juge peine à ramener le silence, j'aperçois le procureur que l'on dit affecté par les précédentes séances. En effet, sa stratégie superficiellement élaborée, par excès de confiance, est en cours de démembrement par la défense, certes un peu roublarde et railleuse, de Robin des champs ! On accuse aussi le procureur de conflit d'intérêt puisqu'il préside, comme vous le savez, l'organe de censure bien connu sous le nom de COSAC (Comité Officiel des Scientifiques Annihilateurs de Controverses)...

Mais attention, le procès va reprendre ; je vous laisse écouter les débats !

Le juge, pour la forme :
Monsieur le procureur, avez-vous une quelconque raison de vous opposer à l'écoute des témoins sollicités par la défense ? "

Le procureur, las, affalé dans son fauteuil, l'air absent, montrant la barre d'une main renversée :
" Allez, qu'on en finisse ! "

Le juge, surpris du manque de morgue :
"Bien. Droit au but ! M. Robin, vous avez la parole ! "

Robin des champs, mine ravie :
" J'appelle à la barre M. Gérard Blanchart. Pieris rapae pour l'état civil."

Gérard Blanchart, volète un temps de droite et de gauche puis se pose, hésitant, sur la barre :
"B... Bon... Bonjour, Gé... Gérard Blanchart, avec un "t", rep... représentant syndical de l'AILE : Ass... Association inter-espèces des lépidoptères européens. Je... Je suis un peu impressionné, excusez-moi. Grande inspiration.
Malgré mon grand âge, c'est la première fois que j'ai l'occasion de parler au nom de mes congénères. La première fois qu'on nous en donne l'occasion, d'ailleurs. En effet, je suis né le 16 mars 2011 à Choisy-les-près ! Oooh ! Ma mère n'a pas vraiment choisi cette bourgade pour son charme bucolique.
Le paysage dans lequel elle évolua à peu près toute sa vie ne fut constitué que d'une petite poignée de cultures différentes. Parmi celles-ci, une seule plante à fleur : le colza. A perte de vue, une seule culture nourricière pour ma butineuse de mère !"

Le procureur, sursautant, pensant tenir un filon inespéré :
" Alors, quoi ! D'aucuns se plaignent ici de ne pas avoir assez de fleurs à butiner. Et voilà que vous venez geindre alors qu'on vous en offre des hectares entiers. Qu'est ce, si ce n'est de l'ingratitude? "

Gérard Blanchart, humble :
"Monsieur le procureur, avec tout le respect que je vous dois, c'est un cadeau empoisonné. Au premier sens du terme comme au second. Je n'insisterai pas sur la teneur des produits habituellement vaporisés. Mais pour répondre précisément à votre allusion : de quoi imaginez-vous que nous nous sustentions en dehors de la période de floraison ? D'air pur ? D'eau fraîche. D'amour peut-être ? En certaines régions, il n'y a alors sur ces parcelles, plus une seule fleur sur des kilomètres à la ronde !"

Le procureur, vexé :
" Ah ! Qu'en sais-je, moi ? Vous êtes bien en vie aujourd'hui pour témoigner, non ? Et puis si ! Je sais ! Vous faites partie d'une infâme famille de papillons, les piérides, dont les chenilles croquent volontiers certaines de nos plantes cultivées parmi les crucifères : choux, colza, moutarde, etc."

Gérard Blanchart, la voix claire et assurée :
"Certes mais cela ne concerne que nos larves qui sont en général tuées par les insecticides des parcelles cultivées." Et tournant la tête vers le public : "comme celles de certains jardins ! Heureusement qu'elles arrivent encore à croquer des crucifères sauvages et saines !
Je concède aussi que certaines piérides ne sont pas des plus à plaindre mais je parle au nom de tous les papillons. Et peu nombreux sont mes congénères à même de venir témoigner ici ! Selon l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), je cite : "les populations de près du tiers (31%) des 435 espèces de papillons d’Europe sont en déclin et 9% sont déjà menacées d’extinction". Et les estimations sont probablement sous-estimées.
Monsieur le procureur, c'est justement la santé ruinée par toutes les toxines qu'elle a pu ingurgiter sur les dernières fleurs d'un champ de colza,  à bout de force, affamée, que ma mère a fini par pondre l’œuf qui me contenait. La pauvre a erré des jours entiers sans trouver le moindre coin un peu diversifié où se nourrir. Parce que, consciencieuse et dévouée, elle voulait m'épargner cette plante à fleurs jaunes. Finalement, elle a échoué sur une oasis du pauvre. Une maigrelette bande enherbée régulièrement ratiboisée bordant une route communale. Rien de bien glorieux ! Par chance, quelques pieds d'une crucifère, la Cardamine hirsute (Cardamine hirsuta) poussant par là, j'ai pu, à l'état de chenille, m'y développer. En effet, les feuilles basales de cette plante comestible, même pour vous, M. le procureur, sont les plus charnues et échappent aux lames de vos machines qui décapitent ses fleurs. Cette cardamine étant commune, j'ai trouvé l'énergie pour me métamorphoser."

Le procureur, irrité :
" Épargnez-nous vos digressions mélodramatiques. Ne nous mystifiez pas avec votre récit tire-larmes hors-sujet !" Beuglant : "Hors sujet ! Les chardons ne semblent donc pas vous être d'une quelconque utilité !" 
Gérard Blanchart, laissant poindre une once d'exaspération :
"Bien, bien, M. le Procureur, je ne faisais que répondre à vos remarques sur les plantes hôtes des larves de piérides... Si vous tenez tant à entendre la partie de mon témoignage qui vous portera tort... Qu'il en soit ainsi.
Après ma métamorphose, j'émergeai miraculeusement au sein d'un vaste carnage de végétaux méconnaissables : hachés voire pulvérisés par des lames rotatives surpuissantes. Pas la moindre goutte de nectar à siroter. Fort de l'enthousiasme de ma jeunesse, je ne me démontai pas ! J'entrepris d'explorer ce monde à la recherche de quelque moyen de me sustenter. Et là, j'avoue que moi même n'aurai ni le courage ni la patience de vous narrer le détail de toutes mes déconvenues et déceptions.
Tondues, rasées, broyées, fauchées, ratiboisées... Les parcelles enherbées s'apparentaient toutes à des tapis de billard sans grand intérêt nourricier.
Et combien d'espoirs déçus ! Parfois, à la faveur d'un heureux relâchement, du trèfle riche en nectar tentait une sortie. Bah ! Douche froide. A peine la ruée des abeilles y barrait l'accès par une impénétrable cohue qu'un coup de lame plongeait tous les insectes dans les affres de la famine.
Parfois aussi, mes stigmates battirent la chamade à la vue de grosses fleurs horticoles aux couleurs exubérantes. M'y précipitant, j'imaginai me lover dans des torrents de nectar. Ah ! Le plus souvent, de maigres gouttelettes affreusement inaccessibles à ma trompe pourtant longue ou des fleurs au comportement de pimbêche négligeant leur rôle nourricier au profit de couteuses tenues d’apparat...
Une journée d'été, affamé et à bout de force comme ma mère en son temps, j'avais négligé la recherche d'un abri afin de passer la nuit. Le souffle d'un orage me surprit. Arraché en un éclair, je passais la nuit emporté dans les airs. A demi-conscient.
Je me réveillai le lendemain dans de l'herbe plus haute qu'à l'accoutumée, au pied d'un poteau de bois. Curieux, j'y  grimpai pour lire au sommet sur un panonceau : "Refuge de nature". Je voyais autour de moi un espace vert dans lequel un tiers des parties enherbées avait échappé à la tonte depuis au moins ma naissance !! Incroyable ! Je repérai tout de suite les chevelures hirsutes des chardons: des Cirses lancéolés (Cirsium vulgare) et des chardons des champs (Cirsium arvense). Et pour une fois, il n'y avait pas tromperie sur la marchandise : une belle fleur tape-à-l'œil mais aux multiples corolles gorgées de nectar ! J'étais sauvé ! Oh, certes, vue l'attractivité des fleurs, il y avait quelques petites altercations avec des bourdons, des abeilles, des congénères voire même quelques prédateurs.
Mais je ne me plaindrai pas. Les chardons furent les oasis de nectar ponctuant mon périple ! J'y ai même rencontré ma femme. D'ailleurs, je dois partir, elle va bientôt pondre ! Je vais encore être Papa et je ne veux pas rater cela ! Bref, les chardons ont changé et sauvé ma vie ! Au revoir "
Sarah Plicq, pour Verte Inter ! Alors que Gérard Blanchart s'éloigne la défense de Robin des Champs en profite pour exhiber quelques preuves photographiques. Je reconnais une photo de Gérard Blanchart lui-même, dans son habit blanc et jaune. Il y a aussi un demi-deuil en noir et blanc et un grand nacré. Et puis le procureur se prend la tête entre les mains. Il demande une pause. Je rends l'antenne. A vous, Paris !



 


Guillaume 

PS : merci à Olivier pour le portrait du Chardon en furie nectarifère !

samedi 10 décembre 2011

Interruption dépendante de notre volonté...

L'irruption attendue d'une petite d'homme dans le quotidien d'un des rédacteurs pourrait expliquer un certain ralentissement du rythme des publications...
Difficile de faire des câlins ou de changer une couche tout en tapant sur un clavier...

lundi 28 novembre 2011

Lisière d'automne...

Aquarelle - 10 x 13 cm - 28-11-2011


Ces derniers temps, j'ai adopté l'usage régulier d'un site permettant de mettre en ligne directement les observations naturalistes, en l’occurrence et pour l'instant, les oiseaux.
Il s'avère que toute mention compte. Du banal merle noir à la rareté la plus affolante, susceptible de déplacer sur des centaines de kilomètres des hordes de longue-vues. Les oiseaux communs peuvent connaître des fluctuations de leurs populations riches d'enseignement. Cela est effrayant et dramatique mais ceux-là aussi peuvent voir leurs effectifs chuter... On ne l'aurait pas soupçonné sinon mais le suivi collectif des populations en apporte la preuve.
Suivre quelques sites régulièrement devient alors très intéressant.

Personnellement, je préfère observer la nature dans les milieux ouverts à semi-ouverts. Même lorsque je vais en forêt, je recherche ces zones qui ne ressemblent finalement pas à la forêt au sens commun.
Le paysage représenté dans la croûte associée à cet article est l'un de ces sites que je visite régulièrement depuis quelques temps. Un friche parsemée de quelques bouleaux et épineux délimitée par une une lisière de chênes et pins sylvestres mêlés. Rien d'extraordinaire, surtout en hiver mais il a l'avantage d'être accessible en vélo depuis chez moi en 10 mn.
Hier, je n'y ai vu (et plutôt entendu) que peu d'oiseaux. Il faut dire que je n'étais pas des plus attentifs puisque j'ai pondu l’aquarelle en question en me hâtant et voyant la nuit tomber. Mais de toutes façons, cela fait partie du truc. On n'a pas toujours une liste longue comme le bras d'un Titan.

En l'occurrence :
3 Corneilles noires
2 Rougegorges
2 Mésanges huppées
2 Mésanges à longue queue
4 Pinsons des arbres
1 Pic noir
1 Pic épeiche

Pour participer, quelques exemples d'un réseau de sites. L'adresse Internet est bâtie sur le même principe à chaque fois :
http://www.faune-aquitaine.org/
http://www.faune-iledefrance.org/
http://www.faune-auvergne.org/
...

Il y a aussi d'autres sites ne fonctionnant pas aux mêmes échelles. Mais je pose la question : à quand le site intergalactique, valable pour l'éternité ?

Guillaume.

PS : les autres créatures doivent aussi avoir le droit d'être recensées mais cela arrive petit-à-petit.

dimanche 13 novembre 2011

Rose : la couleur de la révolte ! - épisode 3

Apollon (Parnassius apollon) sur Chardon des champs (Cirsium arvense).
Épisode 1
Épisode 2

Les membres du tribunal entrent et prennent place sous un tohu-bohu digne d'un carnaval de hooligans brésiliens. 

Le juge, irrité :
"Bien, commençons : ce procès a pour objet de juger les faits relatifs à la plainte pour diffamation déposée par le responsable du COSAC (Comité Officiel des Scientifiques Annihilateurs de Controverses), procureur en l’occurrence, à l'encontre de Robin des champs, généralement reconnu comme meneur de la troupe des Chardons rebelles. Le COSAC reproche à ce Robin ses allégations quant à sa prétendue utilité en faveur de la biodiversité. La parole est à l'accusation !"

Procureur du COSAC, condescendant :
"Alors comme ça, Môssieur prétend que les Chardons, ces infâmes détrousseurs d'engrais, ces horreurs angoissantes qui résistent à nos meilleures armes chimiques seraient des plus utiles à la biodiversité ! Balivernes ! Quelle abeille, quel insecte accorderait la moindre importance à si répugnantes plantes. Et fi de vos belles paroles, nous voulons des preuves !"

Robin des champs, feignant le dépit :
"Ah, mais que n'ai-je donc pas accompli pour ne mériter que ces pitres atrabilaires, ces adversaires inaptes à toute attaque dotée d'une once de finesse, ces ignorants incapables de constater l'évidence... A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ! Je..."

Procureur du COSAC, enragé, les yeux dilatés :
"Assez ! Obsolète arrogant ! Répondez si vous le pouvez !"

Le juge, déjà lassé de la débauche de rhétorique :
"Oui, au fait ! Arrêtez vos digressions et allez droit au but. Et cela vaut aussi pour les rédacteurs de ce blog !"

Robin des champs, comme si de rien n'était :
"Comme je le disais, donc, M. le Juge, s'il est bien une évidence, c'est que mes corolles sont gorgées de nectar. Il n'y a qu'à se poster devant ma chevelure sans trop s'agiter : les butineurs en tous genres s'y précipitent. Les plus beaux papillons, les abeilles de ruches ou les solitaires, les élégantes guêpes, les syrphes bariolées, les coléoptères aux reflets irisés, la liste est trop longue."

Procureur du COSAC, les muscles du visage tordus de grimaces moqueuses et outrées :
"Ça déblatère, ça jacte, ça baragouine ! Mais les preuves, hein? Vous en avez, oui ou non?"

Robin des champs, brandissant une image :
" Voici ma première preuve : une abondante iconographie photographique. Le tuyau est bien connu des photographes qui ne se privent pas de nous shooter en pleine offrande. Oh ! Rassurez-vous, nous ne cherchons pas la gloriole ni la chaleur des flashes.
D'ailleurs, nous savons bien que nous ne sommes pas le sujet visé. Il s'agit plutôt de l'insecte qui sirote le nectar que nous dispensons généreusement, tous les jours. Bien plus, en tous cas, que certaines de ces fleurs "civilisées", ces horticoles issues de croisements, d'hybridations ou tout simplement exotiques. Ces mijaurées ne pensent qu'à paraître, qu'à s'occuper de leur apparence extérieure.
Mais tout cela est vain : bien souvent, elles dépensent toute leur énergie à produire des pétales plus grands ou à les doubler, les tripler voire plus. Tout cela afin d'attirer et charmer le plus grand nombre d'insectes comme autant de trophées. Malheureusement pour ces derniers, l'énergie manque pour la fabrication du nectar et ils repartent souvent déçus et frustrés, au mieux le ventre vide ! Quelle vacuité, on en met plein la vue mais c'est pour cacher le manque de sens, de matière, de sincérité. Un peu comme à la télévision ou en politique. Alors que..."

Procureur du COSAC, ravi de son intervention :
"Objection, votre honneur ! Hors sujet ! Ce n'est pas le procès des horticoles ! Qu'il nous montre plutôt  cette photographie !

Le juge, acquiesçant:
"Certes, arrêtez de gesticuler et montrez-nous cela calmement."



Robin des champs ; coup de taille :
"Avec plaisir ! Voyez-donc : ceux qui gouttent notre breuvage y reviennent et le bouche-à-oreilles fait son œuvre. Pas moins de 4 hyménoptères simultanément sur un cousin à moi, Carduus nutans, dont la taille et la beauté de la fleur n'ont rien à envier aux horticoles précitées, soit dit en passant !"

Le public atteste par quelques murmures empressés.

Procureur du COSAC, sentant monter la pression :
"Mystification ! Manipulations grossières ! C'est un trucage !"

Robin des champs ; coup d'estoc :
"Regardez-y bien M. le Juge, ces insectes affairés sont totalement indifférents aux sirènes de la célébrité et se détournent complètement des flashes et projecteurs. Pas de temps pour la figuration. La récolte est inespérée pour ces modestes et honnêtes ouvrières sans le sou, surtout en zone de cultures intensives ou de parc horticole minimaliste ! Seul leur importe de vider les corolles de mon cousin. C'est parfaitement crédible et véridique.
J'ai d'ailleurs ici le rapport d'un expert photographique qui estime la distance  maximale entre le photographe et son sujet à 30 cm ! Si les corolles n'avaient pas été attractives, vous pouvez être sûrs que les insectes auraient remarqué le gêneur et (pointant subitement les deux index vers le procureur) décampé dard-dard. Euh, pardon, dare-dare !"

La salle et le juge se fendent de rire.

Procureur du COSAC, désarçonné :
"M'enfin ! Je... Non ! Vous ne pouvez pas..."

Robin des champs ; coup de grâce :
"Et pour anticiper la remarque que vous peinez à formuler, cher M. le Procureur, voici bien d'autres constatations photographiques qui permettront de lever l’ambiguïté. Il ne s'agit pas d'un cas isolé. Voyez plutôt..."

Procureur du COSAC, feignant un malaise:
"Ahhh ! Mon cœur s'emballe, je m'évanouis !"

Le procureur s'effondre avec ostentation. La houle de la colère publique défrise les perruques de tous les membres du jury.

Le juge, tapant sur la table :
"Silence ! La séance est levée ; nous reprendrons dans une semaine et vous nous montrerez ces preuves supplémentaires !"

A suivre...

Guillaume.

samedi 5 novembre 2011

Ça butine encore sur le lierre...

Samedi 5 novembre 2011 à 13h00, à la faveur d'un rayon de soleil et d'une douceur remarquable, j'ai constaté l'incroyable bourdonnement des butineurs sur les fleurs de lierre surement encore très riches en nectar.
La densité des insectes dont de nombreuses abeilles s'élevait facilement à une cinquantaine par mètre cube !
Encore une preuve que cette plante mérite mieux que notre mépris ou notre maltraitance.

Je tiens à le rappeler car j'ai aussi constaté aujourd'hui une section systématique et méthodique des branches de lierre au pied des troncs d'arbres d'un ensemble de parcelles. Quelle perte de temps...
Non, le lierre ne doit pas être éradiqué sur les troncs ! Ce n'est pas un parasite. Pour vous en convaincre, il y a toujours en ligne sur notre blog un lot de 3 articles sur ce sujet. Allez, révision gratuite !
Article 1 (intérêts du lierre)
Article 2 (les travaux pratiques de tonton Olivier !)
Article 3 (les idées reçues et les amoureux, ma partie préférée, très romantique !)

Petite consolation, ces trois articles sont parmi les plus lus de tout le blog notamment le premier qui détient le record absolu. Il en restera peut-être quelque-chose...

Guillaume

vendredi 4 novembre 2011

Piafs : pour quelques bouquins de plus...

Fuligule milouin -croquis de terrain - 27-10-2011 - Comparaison radicalement impossible avec une aquarelle de Lars Jonsson.
Il manquait assurément quelque chose à l'article nostalgique sur l’ornithologie : quelques références. Mais bon, on sait comment ça se passe, si l'article dépasse trop en dessous de l'écran du moniteur, on se dit qu'on le lira un peu plus tard... Et là, certains n'y seraient pas revenus car il était déjà bien (trop?) long.
Alors voilà, on vous le découpe en morceaux plus digestes...

N'étant pas un pro de l'ornithologie, mes choix pourront surement être critiqués et c'est tant mieux. J'invite les volontaires à écrire des commentaires!

Bref, le meilleur guide pour la reconnaissance des oiseaux est, à mon avis, "le guide ornitho". Oui, il se nomme ainsi. Il est le plus complet grâce aux nombreux dessins (c'est mieux que les photos) des différents plumages (nuptiaux, immatures, femelles, internuptiaux, juvéniles, etc.) quand c'est nécessaire (laridés, limicoles, anatidés, etc.). Les critères discriminants sont indiqués par des flèches annotées directement sur les dessins (pratique et pas souvent le cas dans les autres guides). Il y a même des pages de dessins d'hybrides de fuligules pour les acharnés... Si, si. Les dessins sont précis, le nombre des espèces exhaustif sauf bien sûr, si vous faites partie des pros qui recherchent les oiseaux perdus d'Amérique du nord à Ouessant (mais bon, pour ceux-là, mon article est obsolète !).
Pourtant, le livre reste compact comme un vrai guide de terrain. Les auteurs : Lars Svensson , Killian Mullarney , Dan Zetterstrom , Guilhem Lesaffre , Benoît Paepegaey . Il existe aussi dans une magnifique version légèrement augmentée en grand format. Il est édité par Delachaux et Niestlé.

Quant au plus beau selon moi, si vous avez lu l'article précédent, vous savez : encore un Lars...

Concernant les chants d'oiseaux, je recommande pour débuter (et même plus) le livre suivant accompagné de deux CD (180 espèces, c'est déjà pas mal), toujours aux éditions Delachaux et Niestlé : "Guide des chants d'oiseaux d'Europe Occidentale". Une page est consacrée à chaque espèce avec les risques de confusion, un sonogramme, le milieu le plus probable, etc. Une introduction générale sur l'écoute des chants et même une clé de détermination simple sont proposées. Quand ce bouquin et ses disques n'auront plus de secrets pour vous, je vous garantis que peu d'oreilles d'ornithologues seront meilleures que vous.

Pour celles et ceux qui voudraient encore approfondir, il y a aussi les enregistrements de Jean Roché, "Tous les oiseaux d'Europe" en 4 CD auxquels je faisais référence. Il n'y a que les CD avec une ou deux lignes par espèce dans les jaquettes. C'est le plus complet concernant les espèces mais il reste un peu austère. C'est tout de même un classique.

Enfin, pour vous achever et faire de vous un vrai pro, il faudra jeter un oeil sur ce dernier bouquin :
"Guide des traces et indices des oiseaux" par R Brown (Auteur), John Ferguson (Auteur), M Lawrence (Auteur), David Lees (Auteur), encore chez Delachaux et Niestlé. Il présente des dessins de plumes, de coquilles d’œufs, de crânes, etc. Très souvent utile, même si on l'a rarement sur soi au bon moment !

Il reste encore pas mal de livres fantastiques à acquérir (et surtout potasser !) sur des groupes tels que les limicoles, les passereaux, les pies grièches, les rapaces (etc.), des auteurs comme Géroudet à lire, etc. Mais on va encore me dire que c'est trop long.

Allez, c'est déjà pas mal. Au boulot maintenant ! A vous de découvrir la biodiversité ornithologique.

Guillaume

mercredi 26 octobre 2011

Merle ou Ptérodactyle ?

Allez, je me lance : mésanges à longue-queue ?
Je ne sais pas si c'est le cas pour vous mais j'ai souvent besoin de me constituer de petits outils sémantiques. Des sortes de devises aux allures de principes définitifs, auxquelles je vais me raccrocher pour tenir le cap de ma vie.
Je commence par glaner des idées de-ci et de-là, ou je tente d'en concevoir. Et puis je les mastique, les rumine, les digère. Parfois, je me noie dans l'introspection et là, c'est la crise d'encéphale : surchauffe et bouillonnement du cerveau. Éventuellement avec une petite déprime passagère à la clé. Mais sans gravité, n'allons pas imaginer que réfléchir est dangereux pour la santé !
De temps en temps, il en ressort un précepte à la concision redoutable, porteur de valeurs utopiques qui m'aide donc à m'orienter. Je m'y raccroche ou le décoche comme un trait sémantique au cours d'échanges les plus divers.
Tiens par exemple, d'autres l'ont surement formulé auparavant mais en voilà un qui m'accompagne depuis plusieurs années sans s'user : "Moins mais mieux." Ça marche du tonnerre avec la consommation, la télévision, la nourriture, etc.
Vous méditerez dessus plus tard si le cœur vous en dit mais en attendant je voudrais vous proposer quelques réflexions autour d'un autre principe, ici mis en relation avec la nature :
"On ne protège que ce que l'on connaît".

Et finalement, on connaît quoi ? C'est un fait que l'on arrive toujours (plutôt facilement si l'on est assez ouvert) à rencontrer des gens susceptibles de nous instruire, de nous faire partager leurs savoirs.

Mais ce qui est vertigineux, ce sont les niveaux de connaissances successifs que l'on découvre en approfondissant l'étude d'une thématique, quelle qu'elle soit.
Prenons l'exemple d'un domaine naturaliste pourtant largement étudié. Je redécouvre cycliquement mon ignorance ornithologique.

A l'âge de 15 ans, je suis resté abasourdi par la capacité d'un certain Grégoire à coller un nom sur la silhouette d'un rapace qui planait à 50 mètres au-dessus de nos têtes. Il avait juste commencé l'ornithologie et pas moi. C'est un peu grâce à lui si je me suis passionné pour la nature (merci à lui, donc !). Deux mois plus tard, je me faisais offrir une petite paire de jumelles. Cette acquisition changea radicalement ma vie et je pèse mes mots.

La première phase, dite de l'émerveillement, débuta. Ce fut un moment où j'en pris plein les yeux. "Oh ! Mais le rouge-gorge à vraiment la gorge rouge ! Comme il est grand ce héron ! Que ce rapace vole bien ! Et tous ces oiseaux aux couleurs exotiques, comme en Amazonie !" Bref, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Mais pourquoi pas, après tout ! Ce moment n'a rien de ridicule et s'avère essentiel pour cristalliser cette capacité à s'émouvoir et à s'émerveiller. Je suis alors devenu accro et hypersensible à la beauté de la nature. Au point d'en souffrir quand je constate sa destruction, revers de la médaille...

Vint ensuite le temps de la détermination. J'ai dû acquérir un guide ornithologique. Pour continuer dans la veine esthétique, j'ai commencé avec le superbe "Lars Jonsson". Avis aux amateurs, il n'est surement pas le plus "efficace" pour la reconnaissance mais bon sang, c'est de loin le plus beau...
Bref, au bout de 2 ans, et après avoir fait le tour des oiseaux notoirement communs de la campagne du sud-ouest français, j'ai commencé à impressionner le quidam. Tout fier de pouvoir discerner le faucon crécerelle de la buse variable, j'avais la sensation d'être le boss de l'ornithologie du canton ! Savant naturaliste précoce s'imaginant fouler les traces de Buffon et Linné, la grenouille était à deux doigts d'éclater !

Un drame évité de justesse lorsque, jeune étudiant, j'entrai en contact pour la première fois avec d'autres spécimens d'hominidés aux mœurs naturalistes aussi étranges que les miennes. Le passage obligé par l’association nature.
Et là, j'ai compris que je ne savais rien. Dès la première sortie, sur les berges d'un étang, un collègue me signala un fuligule milouin d'un vague geste de la main en direction de l'eau. Ignorant que j'étais , je cherchai un truc mouvant à mi-distance et remarquai une libellule à un mètre du bord. Je m'empressai bien évidemment de faire remarquer que j'avais détecté l'insecte, en vantant la beauté de son corps bariolé.
J'en fus pour mon compte : honteux, gentiment ridicule et couillon. Tout le monde passa le reste de la journée à me chambrer. Il n'y avait juste pas d'étang remarquable près de chez moi et je n'avais pas trop pensé à en chercher un peu plus loin pour étudier les canards... Bon, si vous pensez que je m'en tenais une bonne couche, vous avez surement raison (On confirme ! NDLR).

Ce genre de déconvenue est salutaire de temps en temps : il oblige à intégrer une bonne dose d'humilité qu'il convient de garder (même dans le cas où l'on deviendrait un grand ponte de l'ornithologie. A bon entendeur !)
Pour le coup, cette fois-ci, j'ai fait fort et je me suis mis a douter de tout, quitte à en devenir ridicule dans l'autre extrémité : "Hum, voyons-voir ! Une analyse morphologique approfondie de ce spécimen révèle la présence d'ailes porteuses de plumes. Le fait est confirmé par l'observation de l'espèce en vol. Un bec jaune associé à un plumage noir. La présence régulière de l'animal dans le jardin prouve un caractère relativement commun de la distribution... Je penche pour un oiseau. J'oserais "Merle noir" mais sans certitude... J'attends encore les analyses ADN. Qu'en pensez-vous chers collègues naturalistes?"

Point trop n'en faut et au bout d'un certain temps sur le terrain, j'ai retrouvé le minimum d'assurance nécessaire pour arrêter les séances devenues quotidiennes d’auto-flagellation. Alors que je commençais à avoir une réelle compétence (Ça y est, ça le reprend ! NDLR)  à identifier la plupart des oiseaux que j'observais, une nouvelle montagne se dressa sur ma route d'éternel apprenti ornithologue. Les chants d’oiseaux.
Un jour, un nouvel étudiant compétent dans le domaine mena une sortie nature pour notre association sur le thème des émissions sonores. Je fus effaré (Ah, mais quel gros naïf, ce type ! NDLR) de constater le nombre faramineux d'oiseaux à côté desquels je passais. Bien souvent, je n'avais même pas pensé à tendre l'oreille.
Et donc c'était reparti pour un tour. Achat de 4 CD d'enregistrements de chants d'oiseaux et deux ans d'efforts avec les potes pour mettre un chant sur chaque nom connu. Et un entraînement permanent sous peine de régresser fissa ! L'avantage, c'est qu'on pouvait détecter des oiseaux "inédits" que l'on aurait sinon ignorés car peu distincts visuellement (exemple : le Pouillot fitis).
D'ailleurs, en tant que vieux sage expérimenté (Dis-donc, fanfaron, relis-donc les paragraphes précédents ! Incorrigibles, ces ornithos ! NDLR), je ne saurais que trop recommander de commencer l'étude simultanée des reconnaissances visuelle et auditive pour ceux qui se lanceraient dans l'ornithologie.

J'ai déjà beaucoup écrit et il serait long de détailler les occasions de rester humble quant à son savoir. Je cite en vrac, des événements ou découvertes qui m'ont confirmé dans cette opinion en dévoilant des pans entiers de savoirs à acquérir :
- l'achat (Donc, il faut consommer un peu tout de même, n'est ce pas ? NDLR) d'une longue-vue qui en permettant de se mettre à distance facilite l'observation d'oiseaux farouches,
- des vacances en Bretagne qui m'ont confronté aux oiseaux marins et aux erratiques occasionnels égarés, parfois en provenance d'autres continents (et donc pas toujours dans les guides),
- la montée en puissance d'Internet et ses forums d'observateurs qui signalent tel ou tel oiseau rare là où l'on ne l'aurait pas imaginé,
- et surtout la rencontre avec d'autres ornithologues aux compétences largement supérieures voire stupéfiantes qui révèlent douloureusement que l'on a dû souvent se tromper sur telle ou telle détermination auparavant.

Bref, tout cela pour dire l'infinie richesse de la nature. Et si "on ne protège que ce que l'on connaît" et vu que même des passionnés peuvent n'avoir qu'une connaissance très partielle de leur sujet, il y a danger à voir s'étioler cette richesse dans l'indifférence générale par manque de connaissance...

Guillaume

mercredi 19 octobre 2011

Rose : la couleur de la révolte ! - épisode 2

Épisode 1

Franchement, vous y croyez, vous, à ce rôle de super-vilain en habit rose ? J'admets volontiers que les collants moule-coucougnettes de nos superhéros préférés rivalisent de ridicule mais là je crois que l'on frise le mauvais goût le plus crasse, non ? Trop c'est trop ! Ce n'est plus crédible !

Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiipppp! Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiipppp! Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiipppp!
Ce qui va suivre constitue une interruption indépendante de notre volonté.

Arrivée des membres du COSAC, tout de noir vêtus :
"Le Comité Officiel des Scientifiques Annihilateurs de Controverses (COSAC (1)) tient à délivrer le message suivant : le COSAC tient enfin sa revanche ! Vous ne pourrez nier, vil rédacteur, que le registre de langue employé dans cet article s'englue dans un ton d'une familiarité en dessous de la bassesse la plus méprisable ! Et toc ! Vous voici mouché, méga-cuistre ! Nous allons pouvoir vous interdire de publication. Ah, ma douce censure chérie, te voilà bientôt de retour..."


Guillaume, rictus sardonique en bandoulière :
"Ah? Pardon ? Votre excellence daignerait-elle s'abaisser dans la fange de mon ignorance, afin, dans un élan de grande magnanimité, de tenter d’expliciter ce nouveau reproche dont les tenants m'échappent ?"
 
Le chef du groupe du COSAC, excédé :
"Ah ! Ne feignez pas le mielleux, vous le fielleux ! Ce mot là, que je ne prononcerai pas : coucou... quelque chose. C'est une grossièreté ! Vous le savez, vous êtes piégé."

Guillaume, roublard :
"Ce mot désigne une confiserie à base d'amandes et de chocolat. Sa prononciation n'est point répréhensible que je sache ? J'en ai justement une boîte. Je vous offre une ?"

Le COSAC, humilié au plus haut point tourne les talons non sans lâcher :
"Je reviendrai. Et cette fois..."

Mille excuses pour cette fâcheuse parenthèse. Reprenons.

Si des lobbies agro-industriels, chimiques ou d'autres joyeusetés du genre veulent nous faire croire que le Chardon ressemble à cet infâme bande d'affreux du COSAC, à grand coup de propagande hygiéno-sécuritaire, nous nous devons de contrecarrer cette théorie fallacieuse.

Certes, il a tendance à repousser tous les ans avec une vigueur certaine et pas toujours où l'on voudrait. Certes, il peut parfois représenter une nuisance pour d'honnêtes paysans et agriculteurs faisant de leur mieux pour produire sainement. Certes, il pique.
Sauf que d'autres solutions, alternatives au tout chimique existent pour le réguler (développement dans un article ultérieur). Sauf que les rosiers horticoles piquent aussi et que cela ne nous empêche pas de planter partout ces chétifs végétaux mal adaptés, demandant mille soins, craignant une misérable attaque de pucerons qui ferait mourir de rire le moindre plant en version sauvage locale.

Derrière cette impression d'arrogance du Chardon, due en partie à sa formidable force vitale, se cache un être au cœur généreux. Un Robin des Champs redistribuant aux sans-grades démunis des richesses épandues sous forme d'engrais de synthèse fabriqués à base de pétrole par de dispendieuses firmes agro-alimentaires !


Herbicides ? Même s'ils éradiquent toutes les plantes dans un premier temps, l'effet "place nette" favorise notre rebelle dans un deuxième temps. Il est parmi les premiers à revenir s'installer dans le sol laissé vide. Il est mu par l'enthousiasme et l'inébranlable foi des vrais pionniers !

Engrais chimiques ? Ces substances de synthèse trop vite lessivées et gaspillées pour sols agonisants, eh bien, le chardon arrive à en tirer parti. Il les détourne, les vole si vous voulez, pour élaborer, fabriquer sa propre matière.

Des tracteurs surpuissants pour labourer le sol en profondeur ou lui trancher les racines ? La technologie humaine convaincue de sa force insiste et persiste avec des monstres mécaniques toujours plus performants. C'est bien nécessaire afin d'enfoncer les socs toujours plus profondément. Certaines machines arrivent à labourer ou travailler plus de 50 cm de sol.
En vain, car la puissance des tracteurs croît avec leur poids et ses conséquences : paradoxalement, les couches inférieures sont tassées et compactées. Et ça, le Chardon, il adore. Il est le champion des sols compacts. Il y enfonce ses racines, bien à l'abri largement en dessous d'un mètre absolument inaccessible à toutes les lames.
Les grands perdants, ce sont les sols, dont la structure et fertilité naturelles patiemment élaborées par la nature au cours des siècles, se voient détruits en une génération, quelques décennies voire quelques années. Mais cela est une autre histoire.

On favorise ainsi le Chardon, même dans ces sols vampirisés par une surexploitation intensive et caractérisée, tranchés et retranchés, maintenus sous respiration artificielle à grands coups de molécules synthétiques issues de la chimie du pétrole. Il va donc croître...

Pas pour la gloire, oh, non ! Le butin est redistribué car le Chardon offre son corps en pâture à toute une horde d'insectes ; souvent des larves, qui vont le piquer, le sucer, le brouter, le grignoter, le siroter, le bouloter, le parasiter...
Bref, une aubaine pour ces bestioles qui sont souvent incapables de manger autre chose qu'un chardon.

C'est justement parce qu'il est commun que nombre d'entre elles on décidé de s'en servir de plat de résistance. Facile à trouver, même dans les déserts verts que nous fabrique cette agriculture trop intensive.

Comment ! Vous ne me croyez pas ? Hein ? Je vous baratine ? Des preuves ?
OK, donnez-moi une semaine et je vous fais mon rapport.

A suivre.

Guillaume.

(1) Pour en savoir plus sur les agissements néfastes du COSAC (rien à voir avec cette institution, je le précise), cliquez sur le libellé ci-dessous.

samedi 8 octobre 2011

Rose : la couleur de la révolte ! - épisode 1



Chef du studio d'enregistrement, directif :
"Chut ! On va enregistrer la voix-off de la bande-annonce ! Guillaume, tiens-toi prêt, Coco ! 5, 4, 3, 2, 1, top !"


Guillaume, inquiet :
" Un Retour aux Sources Entertainment est fier de vous présenter sa passionnante nouvelle série, une hypo-production campagnarde à budget spectral virtuel : Chardon, le..."

PAF !! 

Guillaume, en sursaut:
"Aïe ! Pas sur la tête !" Puis paniqué, se retournant : " Mais je n'ai encore rien dit !! C'était quoi, ce truc ? La taloche de mon esprit inquiet ? Celui qui voudrait me dissuader de chatouiller un sujet aussi sensible... ? Qui sait si des hommes en noir ne seront pas venus m'inviter au silence quand j'aurai fini de lire ces lignes ?"

Chef du studio d'enregistrement, agacé :
"C'est bon Guillaume, arrête de psychoter, t'es seul en studio !"

Guillaume, se ressaisissant, abusant de la veine flamboyante :
"Chardon ! Derrière ce vocable comme derrière une bannière, se profile un cortège de vaillants bretteurs aux pointes acérées. "Qui s'y frotte, s'y pique!" clament ces plantes rebelles dressées face à l'oppression de l'agro-industrie chimique, intensive et destructrice. Des végétaux porte-drapeaux, hérauts de la biodiversité ordinaire. Et si !

Qu'il 'agisse du meneur, le chardon des champs (Cirsium arvense) recherché par Interpol et toutes les polices européennes ou de ses admirateurs zélés (Cirsium lanceolatum, Carduus nutans, etc.), tous sont confondus les uns avec les autres. Ils se reconnaissent sous le terme vernaculaire et générique de "Chardon" et parfois aussi, celui de "Cirse", nom de code utilisé pour les actions top secrètes.
Mais surtout, ils ont en commun de ressembler à ces inusables méchants. A ces durs à cuire qui jurent qu'ils reviendront toujours. Et qui tiennent parole. Leur devise assénée dans les cinq dernières minutes avec une régularité d'horloger suisse, leur ténacité revancharde flirtant avec le pathologique, leur cuir coriace et revêche relèvent presque du grotesque. Personne n'imagine l'existence de personnage aussi retors et indestructible. En effet, la propagande des lobbies agro-alimentaires leur a taillé un costume de super vilain tellement ridicule, leur a bâti une réputation tellement détestable, qu'on peine à y déceler l'once d'une pseudo amorce de trace de micro-poil de substantifique moelle de vraisemblance.

Et pourtant, malgré les herbicides, la prophétie se reproduit inexorablement. Tout chardon qui se respecte revient tous les ans hisser son outrecuidante chevelure hirsute, carrément mauve ou rose ! L'intrus indésirable s'incruste au cœur des régiments uniformes de clones végétaux en formation, les pieds dans des poisons n'épargnant ni les abeilles, ni les oiseaux. Couleur bravache ? Comme un pied de nez présenté à la face des chimiquiers ? Il semble clamer : "Hé, les gars ! Même pas mal, tout en métal. Je suis de retour !"

Mais il n'est pas sûr que l’engeance soit si maléfique qu'on veut bien nous le faire croire. Représente-elle vraiment une menace aussi terrifiante pour l'agriculture qui nous doit nous nourrir? Et de quelle agriculture parle-t-on ? Et pourquoi, alors, le Chardon est-il si apprécié par la faune ? Vous le saurez en visionnant le prochaine épisode de "ROSE : la couleur de la révolte !"

Chef du studio d'enregistrement, soulagé :
"Bon ! Eh ben, tu vois ? Tu l'as dit ton discours ! Fallait pas en faire tout un fromage ! En plus t'en as gardé beaucoup sous la semelle ; tu n'as quasiment rien révélé. Tu parles d'une prise de position ! Tu t'es pas trop mouillé, je trouve ! Bon, allez, à lundi pour la suite."

Guillaume, pas rassuré pour un sou :
"On voit bien que c'est pas toi qui t'exposes ! Ah mais pourquoi faut-il toujours que je défende ces maudits chardons, avec toutes leurs épines ? Pff ! Ferais mieux de réhabiliter les rosiers sauvages, tiens !"


Guillaume.

PS : merci et bravo à Olivier, l'illustrateur.

lundi 3 octobre 2011

Patience...

Bonjour à tous, chers amis!

Désolé pour les membres du blog ! Vous devez recevoir des mails vous signalant de nouveaux articles et ne rien lire en arrivant sur le blog.
En fait, j'ai (Guillaume) une fâcheuse tendance à confondre publication et aperçu... Je mets donc en ligne pour un court instant des articles non encore bons pour le service.
Olivier m'envoie au coin régulièrement mais rien n'y fait.
En même temps, cela signifie que nous préparons quelque chose. Ça grouille sous la souche... Ça bouillonne dans les encéphales... Ça mijote dans les cocottes...
A bientôt, donc.

Guillaume

mardi 20 septembre 2011

Lutins du plantain

Hauts les cœurs, les amis ! Le blog reprend du service !
Vous vous demandiez où nous étions passés, n'est-ce pas ? Vous vous êtes ennuyés, pas vrai ? Eh bien nous aussi ! ... ou pas... ;-)
Or donc, c'est la rentrée, et pour fêter ça, voici un nouveau dessin pour la série "bestiaire fantastique" !

Les Lutins du Plantain - A partir d'une photo de Françoise Couturier
(cliquez dessus pour l'agrandir)



dimanche 3 juillet 2011

Le système de recherche évolue

Il existe désormais 4 pages différentes correspondant chacune à un thème de recherche d'articles.
Changer
Découvrir
Rêver
ABC du blog

Tous les articles sont à ce jour référencés dans ces pages. Nous espérons que cela vous aidera à vous retrouver dans ce qui commençait à ressembler à un joyeux bazar !

Guillaume et Olivier.

dimanche 26 juin 2011

Le blog consacré à Broadway !

Si cela vous fait penser à du liquide dégraissant, lisez-donc la suite avant de faire votre vaisselle avec...


Voici, en exclusivité mondiale, un extrait de la future pièce de théâtre narrant l'épopée de notre blog qui se jouera à Broadway en septembre prochain. Grandeur mais aussi petits travers quotidiens : le scénario n'élude pas les vicissitudes liées à la vie du blog.
En effet, la co-conception exige une bonne entente et nécessite d'être sur la même longueur d'onde. Mais si vous croyez que tout roule entre nous, sachez que nous connaissons aussi les affres de la scène de ménage. L'extrait suivant, bientôt culte, relate donc l'une de ces disputes.

ACTE 2, scène 4 :
Guillaume, exaspéré : Quels goujats ! Non mais sans blagues ! Ah non mais j'y crois pas !
On se décarcasse pour eux et tout ce qu'ils trouvent à faire c'est de se planquer dans les branches pour vous cracher dessus ! Bande d'archicuistres !


Olivier, paternel : Boh, tu sais, c'est normal... Les enfants cherchent régulièrement à tester les limites ! Ce sont des phases qui passent comme elles sont arrivées. Te bile pas !

Guillaume, remonté : Quoi ? Non, je ne parle pas de nos enfants mais des Cercopes. Tu sais, ces bestioles ressemblant à un croisement miniaturisé de coccinelle et cigale aux couleurs diaboliques! Tu vas vite constater l'incapacité de nos propres petits diables de chérubins à rivaliser dans l'art de susciter des regards torves.

Olivier, surpris : Holà ! Je te trouve bien remonté ! Qu'ont-ils donc fait de si grave ?

Guillaume, rageur : Ce sont des ingrats ! Comment vais-je pouvoir les défendre auprès du grand public, maintenant ? Ils sabrent tout notre boulot ! On rame pour réhabiliter la cause des insectes, on rédige avec assiduité un blog qui leur fait la part belle et voilà comment certains nous remercient !
Ça commence bien : les Cercopes se nourrissent en suçant la sève de nombreux végétaux sauvages ! Ils sont fréquents sur les saules et osiers.


Olivier, rassurant : Oui mais ce n'est pas grave. Nous savons tous les deux que la plupart s'en accommode sans soucis. Les plus vieux saules nourrissant largement 250 autres espèces d'arthropodes pour la plus grande joie de prédateurs tels que les oiseaux.

Guillaume, gêné aux entournures : Oui, c'est vrai ! Mais regarde un peu ces couleurs ! Les fourbes veulent surement se faire passer pour des créatures toxiques !



Olivier, inquisiteur : Eh ! Attention ! Et la présomption d'innocence ! Tu ferais pas un délit de sale tronche, là ?
Il est peut-être vraiment toxique et le signaler serait un moyen de se défendre en affichant le danger de façon franche et honnête.

Guillaume, déstabilisé : Mouais, bon, soit ! Il a quand même pris soin de se doter de fortes capacités à sauter pour fuir au moindre dérangement. (Avec emphase !) Quel courage !
Fuir. C'est d'ailleurs bien ce qu'il fait devant ses responsabilités parentales. Il abandonne carrément ses enfants. Tu trouves ça bien ? Les insectes sociaux s'occupent bien de leurs larves. Même les araignées fabriquent des cocons pour leur progéniture et vont jusqu'à les trimballer avec elles.

Olivier, philosophe : qu'ont à faire les notions de bien ou de mal dans la nature ? Tu sais bien que la plupart des arthropodes agissent ainsi. Ils adoptent une stratégie qui joue sur le nombre important d'individus pondus, voilà tout !

Guillaume, surjouant l'émotion : Oui mais tout de même ! Les larves, elles, sont incapables de sauter et auraient pu se retrouver sans défense ! (Reprenant un ton péremptoire) Loin de moi l'idée de les absoudre cependant ! Car elles mettent en œuvre, pour se protéger, un procédé confinant au grotesque ! En effet, pour se mettre à l'abri des regards, elles fabriquent une mousse très spéciale.

Olivier, curieux : Ah ? Et de quel genre ?

Guillaume, pudibond : Ah, je n'ose le dire ! C'est répugnant ! Figure-toi qu'elles se laissent aller aux flatulences les plus intenses et abjectes pour faire mousser leurs déjections. Il en résulte cette émulsion dans laquelle elles se cachent pour siroter la sève des arbres. (Outré) Et c'est cela qui me goutte dessus lorsque, ces derniers temps, je fais des photos pour le blog !

Olivier, s'esclaffant : Mais Guillaume, ces déjections n'ont rien à voir avec ce que tu imagines ! (Docte) Rappelle-toi le miellat. Il s'agit des excréments sucrés produits par les pucerons. Les fourmis le récoltent ainsi que les abeilles qui l'intègrent même au miel.

Guillaume, désemparé : D'accord mais alors pourquoi les Cercopes n'assument-ils pas leur comportement ? En nommant la mousse "crachat de Coucou", ils désignent le coupable idéal, bien connu pour ses mœurs de parasite déjà pas très reluisantes. C'est trop facile ! Je te ressors la présomption d'innocence !

Le metteur en scène, consterné : STOP ! Guillaume, ton numéro d'avocat du diable anthropomorphique ne convainc personne. L'argumentation est affligeante, réécris-moi ce texte ! Tu retournes bosser l'affaire et on la refait dans une heure. Allez, on enchaîne ! PFF ! Y'a du boulot, mes amis !



PS : Vente exclusive de places en avant-première !
Tarifs préférentiels pour la première représentation à New York:
Places standards : 45 dollars
Premiers rangs : 75 dollars
Loges :  115 dollars

Envoyez vos chèques à :
Guillaume et Olivier
3° sauge derrière la fourmilière
Parcelle aux orobanches et salsifis sauvages
15 sentier du gros chêne pourri aux capricornes
33,5 190 Bourg-les-Belles-Scabieuses

PPS : Dernière minute ! Olivier me prévient que Dark Maul, dont il a tiré le portrait ci-après, aurait collé un procès au Cercope. Il accuse la sale bête de lui avoir volé sont style. Bien fait !

vendredi 17 juin 2011

Carte de visite du blog


Si nous écrivons des articles sur Internet, c'est pour qu'ils soient lus. Sans quoi, il serait vain de remplir ces pages.
Nous faisons donc quelques efforts de promotion, de temps en temps, en faveur de ce blog dont certains d'entre vous sont destinataires. A l'occasion de la manifestation couleur jardin à laquelle nous participons cette année (à Noisiel), nous avons créé une carte de visite reprenant le dessin du premier article.
La voici donc. Dessinateurs ne signifiant pas graphistes, nous avons fait ce que nous avons pu et espérons un résultat correct sinon au moins utile.
Si certains d'entre vous sont motivés pour la diffuser, nous ne vous le reprocherons pas ! Nous vous remercions même par avance.

Guillaume et Olivier.


Edit : merci à tous les visiteurs qui sont venus à notre rencontre ce weekend ! Nous espérons (1) ne pas vous avoir ennuyé avec nos explications, et (2) que cette balade vous aura donné envie de laisser pousser les petites fleurs et de regarder les petits insectes qui peuplent vos massifs ou vos jardinières !

mercredi 15 juin 2011

Nouvelle page pour faciliter la recherche...

Chers lecteurs,
Suite à quelques remarques judicieuses, nous  avons créé une nouvelle page afin de tenter de vous faciliter la découverte du blog. Une recherche par thème pour vous aider à vous diriger parmi le joyeux bazar des 43 articles déjà publiés.
Alors n'hésitez pas à nous dire si cela vous semble utile pour savoir si nous devons poursuivre cette entreprise de classification, digne d'un rangement des archives du courrier des lecteurs par Gaston Lagaffe.
Cette page se nomme "exploration par thème du blog".
A vos commentaires ! Merci d'avance.
Guillaume et Olivier.

PS : Si vous avez raté les opportunités ci-avant, vous pouvez aussi cliquer ici pour voir cette page.

jeudi 9 juin 2011

Un an déjà ! - partie 3

Suite des révélations fracassantes sur les coulisses du blog !
Pour commencer, on lève le voile sur nos tronches ! Voici donc deux portraits réalisés en exclusivité pour l'article. Le dessin au crayon de l'un a été réalisé par le fiston de Guillaume. Ce dernier s'est fendu des couleurs et commentaires (cliquez sur l'image pour l'agrandir). L'autre dessin a davantage visé l'authenticité, quel courage de se dévoiler ainsi !  Cliquez aussi !

Avant de revenir à des thèmes plus directement en lien avec la nature dans les articles futurs, voici encore quelques éclairages sur ce qu'implique la rédaction du présent blog.


Guillaume : j'avoue que cela m'arrive de culpabiliser quand je n'arrive pas à pondre un article selon un certain rythme (disons au moins tous les dix jours) car j'ai l'impression d'abandonner les lecteurs (c'est narcissique, non? Faut que j'me soigne !). Mais pourrais-tu les éclairer quant à la charge de travail, les étapes, la réflexion préalable induits par la conception d'un article, notamment ceux que tu illustres?


Olivier :  Avant toute chose, je dois dire que je ne ressens pas trop cette pression que tu évoques. En fait, je pense que je m'appuie - pesamment - sur toi et sur ton imagination débordante : je sais que chaque semaine, quasiment, tu vas nous sortir un article de ton chapeau, presque d'un simple claquement de doigt ! Ta régularité tient de l'horloge suisse... Par conséquent, je peux me permettre d'écrire quand ça me chante. C'est plutôt confortable pour moi.

Guillaume : C'est gentil, Olivier ! Mais sans un travail en collaboration, une bonne partie des derniers articles n'auraient pas vu le jour aussi régulièrement. Dessin de l'un et texte de l'autre ou vice-versa. En tous cas, j'envie souvent ton flegme "so british"!

Olivier : C'est vrai que j'aime beaucoup les articles que nous réalisons à deux. Je trouve ce travail en équipe très stimulant. 
Pour revenir à la conception, dans mon cas, les articles mûrissent doucement autour de principes que j'ai l'habitude d'évoquer dans le cadre de mon travail ou en discutant avec mes proches : la fauche tardive, la notion de propreté dans la nature, les services qu'elle nous rend, la mise en place de nouvelles pratiques, etc. En gros, des grands principes auxquels je crois et dont j'ai envie de favoriser la diffusion. Quand je me décide, je me pose devant mon ordinateur et j'essaie d'ordonner mes idées pour que le message soit clair, et si possible concis, ce qui n'est pas toujours évident, tu en conviendras...

Guillaume : Effectivement, l'écriture d'un texte peut prendre un certain temps ! De 4 (pour les plus courts ou simples) à 18 heures (pour des ensembles complexes comme celui sur le lierre) d'après mes estimations. Il faut évidemment trouver ce temps en soirée ou en fin de semaine. Vu l'investissement nécessaire, nous préférons donc découper certains articles afin de les égrener au fur et à mesure. D'autant plus que de nombreux lecteurs peuvent être rebutés par des blocs de texte trop longs. Mais finalement, je suis tellement bavard dans la vie que cela déborde à l'écrit. Et les idées ne manquent que rarement pour l'instant. Je croise les doigts.
Par ailleurs, il faut trouver l'illustration. Il peut arriver qu'une photographie soit l'élément déclencheur d'un article. Dans ce cas, pas de problème. Sinon, il faut ramer pour ramener l'image en prospectant sur le terrain. Mais le plus dur, c'est encore de pondre une aquarelle. Même si un sujet est inspirant, j'ai du mal à m'installer pour en réaliser une sachant qu'il me faut entre 4 et 6 heures pour un résultat satisfaisant. Je n’insiste pas sur ces difficultés pratiques que j'ai déjà développées dans "Croqu'histoire".

Olivier : En ce qui me concerne, l'illustration vient après le texte. Et je dois dire que j'aime bien l'idée de créer un dessin pour l'occasion. C'est aussi ce qui fait la forte spécificité de notre blog, je crois. Comme tu l'as dit dans notre article précédent, "Un retour aux sources" est un "prétexte" pour publier nos gribouillis tout en essayant de faire quelque chose d'utile pour notre environnement.
Pour moi, le dessin se créée plus aisément que le texte. Je ne dis pas que je n'y passe pas du temps, mais son accouchement est moins difficile. En général, l'idée se profile plus ou moins précisément dans ma tête pendant que j'écris mon texte, ou encore lorsque je lis les tiens. Quand je saisis papier et crayon, il ne me reste plus qu'à la matérialiser.
Je la colorie selon deux méthodes : l'aquarelle ou la tablette graphique. J'avoue que la deuxième me séduit davantage en ce moment, pour plusieurs raisons : c'est moins long à sortir et à nettoyer, on peut réparer plus facilement ses erreurs, et enfin il y a quelques effets sympas que l'on peut intégrer aux traits originaux.
Et pour revenir à ta question initiale concernant la charge de travail, je dirais qu'en moyenne, un article me prend deux soirées, parfois trois, dessin compris. Le dessin qui illustre ce billet a été réalisé sur deux soirées (21h-23h30).

Et voilà : nous avons encore pondu un pavé... Eh bien merci encore aux lecteurs qui ont eu le courage de lire jusqu'ici et n'hésitez pas à poster un petit commentaire !

vendredi 27 mai 2011

Un an déjà ! - partie 2

Olivier : Guillaume, te souviens-tu pour quelles raisons nous avons mis en route ce blog ?
 
Guillaume : Pour répondre, je peux relater un événement récent qui illustre bien quelles aspirations profondes j'ai envie de transmettre avec conviction.

Olivier : Ah oui ? Raconte !

Guillaume : Il y a trop d'occasions de râler, de maugréer voire de geindre et de finir par gesticuler pour un résultat des plus stériles.
Et pour parer à toutes les critiques, je peux d'ailleurs faire la mienne. En effet, je n'ai vraiment pas de leçons à donner car dans ce domaine, je sais me montrer spécialiste... En bon français, je suis chauvin : je suis convaincu, sans avoir beaucoup voyagé, que la France est le plus beau pays du monde.

Malgré le privilège de vivre dans ce pays, je suis le premier à râler et à refaire le monde. La cause de la protection de la biodiversité ne va jamais assez vite à mon goût et je vous plains, chers amis, si un jour, j'arrivais à devenir maître du monde. Vu mon niveau d'exaspération et d'impatience, certains jours, la dictature verte que j'instaurerais, aurait tôt fait de vous dégoûter à la vue de toute véronique sauvage!

Olivier : Oh oh oh ! Tu y vas fort ! Je crois qu'il en faudrait beaucoup pour nous mener jusque là !

Guillaume : Bref ! Quand l'occasion se présente de souligner une belle entreprise. Il ne faut pas la rater. La dernière en date est celle de la petite commune de Chauconin-Neufmontiers. Arrêt de l'usage des produits chimiques sur le territoire communal, fauchage tardif le long de chemins et sur une parcelle de près 3 hectares, installation de ruches, recours aux plantes sauvages locales pour les plantations. Du bon exemple par pack de douze ! Et surtout, un état d'esprit enthousiaste, chaleureux et convivial.

Olivier : C'est juste. Je connais cette commune et je sais qu'elle est très engagée dans la protection de notre chère Nature ! Comment as-tu découvert leurs actions ?

Guillaume : A l'occasion de la Fête de la nature 2011, j'ai eu l'occasion de proposer, pour expliquer et vanter ces pratiques très favorables à la biodiversité, une conférence suivie d'une sortie. On m'offrait les conditions rêvées de promouvoir des projets concrets visant à protéger la biodiversité. Le volet théorique puis le pendant pratique.

Pourtant, cela n'aurait servi à rien s'il n'y avait eu personne à sensibiliser.
Et là, quelle réussite ! 70 personnes au total dont pas loin de 60 sur le terrain. Je peux vous dire que cela fait chaud au cœur quand on vous donne la chance de vous exprimer et de transmettre un message qui sort de vos tripes. Un message dans lequel vous croyez sincèrement. C'est un rêve qui prend forme.

Olivier : Carrément !  :-)

Guillaume : Oui, je sais, je m'emporte. Je suis peut-être comiquement lyrique. Après tout, ce ne sont que 70 personnes. Mais enfin, on parle d'une commune de 2000 habitants. C'est vraiment pas mal du tout ! Des sorties terrain avec un tel effectif, je t'assure qu'on en fait pas tous les quatre matins et j'ai un peu d'expérience dans le domaine. Le bouche-à-oreilles va pouvoir fonctionner et le message se diffuser.

Après de telles manifestations, on se dit que l'ère de la science-fiction est terminée. Je suis français et cela tombe bien car "impossible ne l'est pas". La protection de la biodiversité est entrée dans le domaine du possible. Je veux bien paraître un peu naïf mais après tout, peu importe. Après un tel événement, je crois au changement auquel j'aspire.

Et pour prolonger cet espoir, je ne veux pas pas lâcher le morceau. Je veux persister à exprimer ces idées que je crois empreintes de bon sens, à partager cette beauté naturaliste qui me bouleverse (Ha ! je me mets à nu, chères lectrices, chers lecteurs. Vous ne le voyez pas mais je tape avec un genou à terre et la main sur le cœur pour donner plus d'émotion à ma prose ! Bon, j'avoue, c'est moins pratique...).

Olivier : Je confirme ! D'ailleurs, je trouve que tu te débrouilles très bien comme ça ! Ne change pas de position !

Guillaume : Mais c'est pour cela que le blog est né : pour filer la métaphore. Pour transformer et décharger de façon positive et utile, un flot de tourments, de réflexions inquiètes sur l'avenir des papillons, fleurs, lichens et autres êtres vivants du coin ou d'ailleurs.
Souviens-toi : nous avons voulu croire inconsciemment ou sans nous l'avouer, et nous avons eu raison, que le blog pourrait nous permettre de continuer à nous exprimer sans que nos messages raisonnent dans le vide. Voir la nature se dégrader dans l’indifférence ou ne pas faire connaître une heureuse initiative écologique sont des choses difficiles à supporter en ce qui nous concerne. A défaut de crier dans un haut-parleur, il y a ce blog.


En outre, nous avions, une sensibilité artistique, trop longtemps délaissée. Nous avions besoin de nous exprimer via un style littéraire décalé de celui, plus formel, du boulot. Et une envie de proposer un écrin un peu soigné, prétexte à de réguliers gribouillages et croquis.
Nous espérons bien sûr, sans en être convaincus, atteindre cet objectif, pour votre plus grand plaisir, amis lecteurs.

Olivier :  Tout ceci est rigoureusement exact. Je me souviens d'ailleurs très précisément de l'élément déclencheur : j'admirais depuis longtemps les aquarelles que tu faisais pour les affiches de tes sorties nature. Et quand tu m'as montré le dessin qui orne désormais le premier article de ce blog, je me suis dit qu'il serait trop bête de ne pas le faire partager. Et quelle plus grande galerie d'art que l'Internet, qui offre à tout un chacun la possibilité d'aller s'extasier devant des œuvres réalisées n'importe où sur la planète ?

Guillaume : Et voilà comment "un retour aux sources" est né.


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PS : une image du blog (dessin d'Olivier) habilement et judicieusement détournée par la commune de Chauconin-Neufmontiers lors de la récente Fête de la Nature...
Tronçonnator : "I'll be back!" On espère que non !

vendredi 20 mai 2011

Un an déjà !!

Olivier : dis-donc, Guillaume, c'est l'anniversaire de notre Blog ! Le premier article date du 20 mai 2010 ! Ça se fête ça, non ?

Guillaume : Oui-da, cher ami. On va préparer quelque chose. Mais il faut d'abord remercier les lecteurs pour leurs 4600 visites depuis un an !

Olivier et Guillaume : Merci à tous ! Merci beaucoup ! A bientôt !

dimanche 8 mai 2011

Le COSAC prend le pouvoir de ce blog !!!

"Le Comité Officiel des Scientifiques Annihilateurs de Controverses (COSAC) prend le contrôle de ce blog compte-tenu des incessantes mises en garde et des systématiques refus d'obtempérer des deux trublions y faisant pitoyablement office de rédacteurs. Ces fieffés propagandistes pro-nature, pseudo-scientifiques, ont trop longtemps cru pouvoir corrompre impunément les esprits au moyen de ce blog.

L'étude de la biodiversité ou de l'écologie est une entreprise sérieuse qui requiert une rigueur scientifique certaine et qui ne saurait être traitée sur le ton badin, désinvolte voire grotesque pratiqué dans ces pages. Aussi, nous décrétons à partir de dorénavant et dès à présent, à compter de ce jour (et jusqu'à nouvel ordre), que nous prenons en charge l'éducation des masses incultes.
Nous prodiguerons donc un enseignement sérieux et rigoureux avec la dose d'austérité convenable.

Nous commençons dès aujourd'hui, par les critères de détermination des larves d'amphibiens en Ile-de-France. C'est avec perplexité que nous constatons la présence de nos deux petits cuistres rédacteurs. Leur présence en fond de salle et à proximité de radiateurs et fenêtres ne nous laisse guère d'illusions quant à leur motivation à réhabiliter leur conduite indigne. Mais enfin, on ne sait jamais...

Le premier critère intéressant à étudier est l'orifice excréteur de l'eau qui a transité à travers les branchies. En observant une larve par son flanc gauche, on peut vérifier sa position. S'il est toujours globalement situé sur la face inférieure du corps, il peut néanmoins occuper des positions centrales ou plus latérales. J'écris au tableau noir le nom de cet orifice.
Veuillez donc noter avec moi : "S.P.I.R.A.C.L.E." Mais ! ! Quoi ?! Qui a osé lancer cet avion de papier ?
Mais enfin qu'est ce que c'est ? Des gribouillages ?
Rions un peu... Déplions ce rudimentaire aéroplane pour nous gausser de son message d'ignare probable. Voyons-voir cela...

Quoi ? Quelle révolution? Ah! J'aurais dû me méfier de ces deux gredins!"

Sous un brouhaha tohubohuesque tonitruant :
"Mais enfin ! Puisqu'il n'y a qu'un spiracle ! Et qu'il est sous le ventre !! Silence, assis tout le monde !! Non, mais ça va pas bien ? Lâchez-moi !! Aïe, mes fesses !"

Les membres du comité sont chassés à grands coups de chaussures de randonnées (ça doit faire mal !) dans le postérieur par des amoureux de la nature et de l'humour. Merci, lecteurs bien-aimés !!

OUF ! Le rire est de retour !

PS : une formation sur les amphibiens a bien eu lieu ces derniers temps mais je précise pour les organisateurs (ils se reconnaîtront) qu'elle était autrement plus réussie que celle du COSAC et que j'en garde un excellent souvenir (bravo et merci à eux).
Entre autre réjouissances, nous avons évoqué ce bon père de famille qui veille sur sa progéniture : l'alyte accoucheur (croquis ci-dessous).


dimanche 1 mai 2011

Savoir utiliser la Nature


Le titre de ce blog aurait pu être "La Nature fait très bien les choses" tant on se plait à le répéter ici. Cet article n'y fera pas exception.
Aussi, après les épisodes sur le Lierre et ses avantages, sur les Berces et leurs hôtes, sur le recyclage des déchets verts au jardin, sur l'arbre anti-cancer, sur les services écosystémiques, etc., j'ai aujourd'hui envie d'évoquer la façon dont on peut utiliser le végétal pour rendre nos routes plus naturelles, sans nuire toutefois à la sécurité de leurs usagers.

Les routes ??? Quelle est cette nouvelle lubie, me direz-vous ?
Avant d'attaquer dans le vif du sujet, laissez-moi donc vous conduire pour une petite balade introductive.

Les savants racontent que la destruction et/ou la fragmentation des milieux naturels constituent aujourd'hui la première cause d'érosion de la biodiversité dans le monde. Les routes et les lignes de chemin de fer qui maillent nos paysages jouent évidemment un rôle crucial dans ces mécanismes de fragmentation : elles découpent de grands ensembles agricoles ou naturels en tout petits morceaux au sein desquels certaines espèces se retrouvent comme piégées parce qu'incapables de traverser les voies. Leurs effectifs déclinent alors lentement sous l'effet de mécanismes démographiques ou génétiques et c'est bientôt l'extinction.
Dans certains secteurs, pourtant, les routes ou les lignes de chemin de fer jouent un rôle étonnamment positif. Dans les grandes plaines où sont cultivées des céréales de manière très intensive, elles peuvent favoriser le déplacement d'espèces mal adaptées à ce type de pratiques. Ces dernières n'empruntent évidemment pas la voiture ou le train, non. Elles utilisent les accotements, ces espaces en herbe que l'on remarque à peine, entre le bitume et le champs, et qui, je vous l'assure, valent franchement la peine de s'y arrêter quelques instants.
Allez, on y va ? Vous me suivez ?


Vous avez peut-être remarqué une légère modification du paysage autour de chez vous, ces dernières années, ou ces derniers mois. Quelque chose de bizarre, un peu comme si un pinceau avait semé des tâches de couleur sur le bord de vos voies de circulation favorites. On dirait que l'herbe est également plus haute... D'aucuns pensent que cela fait "sale", "mal entretenu". D'autres, comme vous, peut-être, sont tombés sous le charme. Comment ce changement est-il arrivé ? Que s'est-il passé ?

Il était une fois, un agent d'entretien de la route qui faisait son travail avec entrain. Dès les premiers signes du printemps, il sortait son épareuse pour avaler des kilomètres d'herbe folle sur les accotements dont il avait à charge la gestion. C'était un dur labeur, surtout quand il faisait chaud. C'était également dangereux, parfois, quand les véhicules lancés à toute allure sur la route départementale le frôlaient dans un vacarme assourdissant. Et pourtant, le scrupuleux agent d'entretien tenait bon : il accomplissait sa mission jusqu'au bout, et ce, plusieurs fois par an, parce que c'était une mission cruciale pour la société. Tellement cruciale qu'il en rêvait parfois la nuit.
Chaque matin avant d'entamer sa bordure, le minutieux agent d'entretien avait coutume de vérifier le bon fonctionnement de sa machine. Mais ce jour là, à l'orée d'un village, quelqu'un vint perturber son rituel. C'était un jeune écolier, apparu d'on ne sait où. Posé là, figé au bord de la route, il lui lançait un regard pesant qui le rendait mal à l'aise.
"Pourquoi tu fais ça ? avait-il demandé.
- Parce que c'est mon travail, avait répondu l'agent d'entretien consciencieux.
- Oui, mais pourquoi faut-il faire ce travail ? Quel est l'intérêt de s'entêter à couper de l'herbe que personne ne regarde tant elle est nue, fade et jaune ? Quel est l'intérêt d'effacer quelque chose qui s'entête à revenir ? Pourquoi ne pas lui laisser une chance de s'exprimer ?
- ..."
Avant que l'agent d'entretien ne trouve une réponse, le petit bonhomme était parti. L'agent d'entretien soigneux se gratta la tête, perplexe. La nuit suivante, il eut du mal à s'endormir. Une question le taraudait : "pourquoi tu fais ça ?" Il n'avait pas de réponse entièrement satisfaisante.
Pour la sécurité des usagers ? Bien sûr, il était important de laisser une bande de sécurité bien entretenue pour qu'un véhicule en détresse puisse se garer. Ou dans les virages, pour que l'on puisse voir au loin. Mais pourquoi faucher toute la largeur de l'accotement ? Une bande d'un à deux mètres suffisait largement !
Pour la beauté du paysage ? C'est vrai que les accotements étaient bien nets après le passage de son tracteur. Il n'y avait pas un brin d'herbe qui dépassait. C'était du beau boulot ! On aurait pu jouer au golf sur le bord de la route... si ce n'était pas aussi dangereux, bien sûr ! En revanche, c'était un peu tristounet. Un peu plat.
Après quelques jours, l'agent d'entretien prit une grande résolution. Il décida d'oublier de passer son épareuse sur un tout petit coin de route, à l'abri des regards. Il attendit la fin du printemps, puis l'été. Il souhaitait laisser à l'herbe "une chance de s'exprimer", comme le lui avait conseillé le garçon. Bien lui en prit : un beau jour, en plein été, il comprit enfin ce qu'elle voulait lui dire en s'acharnant à pousser derrière son tracteur : elle lui avait laissé un message. Un message tout de fleurs tressé. Un message multicolore, chatoyant, ondulant. Un message qui signifiait "et si nous travaillions ensemble pour rendre la route plus belle ?"
Il accepta.
Et bientôt, bourdons, papillons, syrphes, tachninides, chrysides, thomises, criocères (*) s'en vinrent animer les corolles des fleurs de leurs allées et venues. Et avec eux vinrent des oiseaux, des chauves-souris, des petits mammifères, des lézards ou encore des grenouilles, tout contents de trouver là un endroit où vivre, ou simplement un espace leur permettant de se déplacer en toute sûreté de leurs lieux d'alimentation vers leurs sites de reproduction.
Et c'est ainsi que la route entretenue par le méticuleux agent d'entretien passa du statut d'horrible élément fragmentant le paysage au statut de corridor écologique pour la faune et la flore.
Et pour ne rien gâter, les bords de route égayaient le paysage monotone de la campagne environnante, pour le plus grand plaisir des automobilistes. Quel surprenant coup de théâtre !
Et que devint l'agent d'entretien ? On dit qu'il continua de travailler avec la nature et qu'il eut encore de nombreuses idées pour faire de la route un mariage de sécurité et d'enchantement pour l'œil. Mais ceci est une autre histoire...


(*) pour savoir à quoi correspondent ces noms barbares, allez flâner dans les articles de Guillaume, sur ce même blog !  ;-)