lundi 29 décembre 2014

Croquis'toire - Renard (épisode 2)

Vous l'attendiez (ou pas, d'ailleurs...) : voici la suite du renard esquissé dans l'article de la semaine dernière.

Partie 2 : les premières touches de couleur


















Là encore, rien de très compliqué, me direz-vous. Ce sont juste deux ou trois coups de pinceau destinés à donner du relief (notez la partie plus sombre à l'arrière de la bête).



















A tantôt pour la suite !

  Olivier

dimanche 21 décembre 2014

Croquis'toire - Renard (épisode 1)

Aujourd'hui, je vous propose de vous raconter l'histoire d'un nouveau dessin.

Tout a commencé quand j'ai découvert le nouveau fond d'écran de mon copain Bruno, que j'ai trouvé très beau :





















Aussitôt dit, aussitôt fait (car Bruno est un homme aimable et généreux) : le mail et la photo qui l'accompagne arrivent promptement dans ma boite aux lettres, et je m'empresse de saisir ma tablette graphique.

Voici donc le premier épisode du dessin. Un dessin que vous allez voir apparaître au fil du temps parce que j'aime bien faire durer le suspense.

Partie 1 : le crayonné :


















Alors c'est vrai, c'est plutôt léger. D'aucuns pourraient même déclarer que je ne me suis pas foulé. Mais armez-vous de patience. La suite arrive... bientôt.


  Olivier

jeudi 4 décembre 2014

Un coin de banlieue sans histoire... 5


Un coin de banlieue sans histoire 1
Un coin de banlieue sans histoire 2
Un coin de banlieue sans histoire 3
Un coin de banlieue sans histoire 4

Tronçonnator venait de comprendre. L'absurdité de sa mission. Dangereuse, inutile, coûteuse, terriblement néfaste et destructrice...

La prise de conscience pesa sur ses épaules comme une chape de plomb. Ses jambes chancelantes firent défaut et il chut. Comme pour lui offrir un soutien reconnaissant, l'arbre du coin se trouva juste là pour le laisser glisser en douceur le long de son tronc.

Assis à même le trottoir, au pied de son géant bienfaiteur tout heureux de ne plus recevoir sa dose habituelle de poison, Tronçonnator fit ce qu'il n'aurait jamais dû avoir à réaliser. D'un geste lent mais assuré par l'acuité et la logique de son raisonnement, il ôta son masque. Il ne le remettrait plus.

Soulagé, apaisé, serein, il laissa vagabonder son esprit réconforté. Qui sait combien de temps, il resta ainsi, la tête renversée contre l'écorce, à savourer son choix résolu.
Il renia son surnom effrayant. Tronçonnator n'était plus.

Soudain, une voix inquiète le ramena dans la réalité :
"Bonjour Monsieur ! Tout va bien ? Je suis le père de l'un des enfants qui jouaient dans la rue. Il paraît que cela fait 10 mn que vous êtes assis là, presque sur la route avec tout votre matériel de jardinage éparpillé autour de vous."

Il se releva et scruta le père attentivement comme l'alpiniste la montagne qu'il s'apprête à gravir. Puis, avec un grand sourire, il lança, goguenard :
"Bonjour, je m'appelle Jacques Lafleur. Je vais très bien et je vais vous convaincre qu'il ne s'agit pas là de matériel de jardinage."

Jacques fut quelque peu emporté par le sentiment de libération qu'il ressentait. Toute cette frustration liée à un travail mené depuis de longues années en dépit du bon sens se solda par l'expulsion d'un flot de paroles :
"Je ne dis pas qu'il n'y a aucun entretien à faire. Mais pas partout ! Qu'est-ce que ça peut faire qu'il y ait de l'herbe au pied des arbres ? C'est grave ? Ça va changer votre vie ? Et de petits insectes comme les gendarmes qui se nourrissent de petits débris organiques, ça vous pose un problème ? Vous croyez pas qu'il y a des choses plus graves dans la vie ?
Un pissenlit dans une fissure du trottoir ou même sur une allée du cimetière, c'est une insulte ? Non, c'est merveilleux de voir que la vie reprend le dessus ! C'est un signe d'espoir !
Des herbes hautes sur une partie d'un grand parc public, c'est intolérable ? Faut tout ratiboiser ? Tous les 15 jours, passer la tondeuse, partout, tout le temps, même sur des talus où personne ne va ? Vous pique-niquez souvent au bord de la route ?
En plus, vous savez quoi ? Entretenir une ville de façon non écologique, ça coûte très cher ! Protéger la biodiversité, c'est économique ! Et oui, personne ne vous l'a dit. J'ai passé ma vie à tondre plus que de raison des espaces que personne n'utilisait. On m'a payé 30 ans pour que je répande des poisons de plus en plus chers. Pour que je tonde tout comme un terrain de foot. Vous n'auriez pas  préféré des places en crèche supplémentaires plutôt que le fait de s'acharner sur quelques malheureuses pâquerettes ?"

Le père, désarçonné par l'aplomb et la vivacité de celui qu'il croyait en perdition, ne put esquiver la suite des propos d'un Jacques redevenu enthousiaste par son engagement sur la voie de la sagesse. Celui-ci exposa sa nouvelle vision de l'entretien des espaces verts, beaucoup plus douce et saine. Outre l'orientation forcément plus écologique, son propos était désormais empreint de bon sens et de vérité ; il lui était bien plus facile de développer une argumentation cohérente de bout en bout. Plus besoin de baratiner voire de mentir pour masquer certains faits gênants comme il le faisait jadis quand on lui demandait conseil sur l'usage des produits chimiques.
Terminées, désormais, les solutions pseudo-miraculeuses toutes préconçues en laboratoires pétrochimiques qui se bornaient à appliquer tel produit pour tel problème, réduisant les hommes à de simples machines à appliquer. Un peu comme l'abus des tranquillisants qui ne traite en rien la cause première des maux d'humains soumis à tous les stress imaginables.
Il parlerait désormais de vrai jardinage. De celui qui fait appel aux compétences, à l'intelligence et à la créativité mais aussi à l'émotion et au respect de la nature.

Les enfants furent les premiers à réagir :
"Mais moi, j'aime bien les pissenlits sur le trottoirs ! I'sont beaux !"
"Oui et puis, y'a aussi les fourmis qui sont mignones ! Regardez, sur le tronc, là !"

Le père, en empathie avec Jacques, chercha à savoir ce qu'il pouvait faire :
"Vous savez, moi, la nature et le jardin, j'y connais pas grand chose. Qu'est ce qu'on peut faire pour vous aider à améliorer les choses sur la commune ?"

Jacques se rendit compte qu'il attendait cette question depuis longtemps. Il se précipita encore pour répondre :
"Eh bien, allez voir vos responsables communaux et dites leur qu'ils seront réélus même s'ils consentent à l'arrêt cette gestion absurde et coûteuse. Ne râlez plus parce que de petites plantes sauvages poussent un peu par-ci, par-là. Tolérez le sauvage en ville. 
Dites leur qu'éradiquer les petites Véroniques n'est pas la priorité ! S'ils n'entendent rien, eh bien, ma foi, votez pour d'autres. Ou présentez-vous, ou investissez-vous dans une association. Au moins, parlez-en autour de vous, vous verrez, il y a du boulot !
Mais surtout, appliquez déjà cette nouvelle gestion chez vous, si vous avez la chance d'avoir un jardin ou même des jardinières.
Si vous arrivez à convaincre vos amis, vos proches, vos collègues, vos élus, d'autres personnes pourront tomber le masque comme moi."

Et les enfants de trépigner :
"Oui, nous, on veut que t'arrêtes de mettre du poison partout et que tu puisses enlever ta combinaison et ton masque ! Mais dis, c'est quoi les Véroniques ?"

Jacques se dit que c'était gagné pour ces petits d'hommes. Béat, il leur confia :
"Il y a un endroit où je n'ai jamais eu le temps de les faire disparaître. Venez, je vais vous montrer."


Guillaume


Dessin d'Olivier




dimanche 26 octobre 2014

Un coin de banlieue sans histoire... 4


Et puis, un jour, Tronçonnator s’effondre.

Durant toutes ces années, tel un golem moderne, il a servi sans sourciller, sans réfléchir, modelé pour semer la désolation "pesticidentielle" avec le détachement et l'insensibilité propres à ces créatures dévouées et implacables.
Sa servilité sans faille, pourtant, n'avait jamais reposé sur des velléités malveillantes. Lui se pensait convaincu d'effectuer une ingrate mais nécessaire besogne susceptible d'améliorer la vie de ses concitoyens. Loin d'imaginer répandre la désolation, il se confortait dans la conviction d'assainir, de nettoyer les rues comme on le disait encore.

Mais la vue de ces enfants fuyant à son approche avait provoqué un choc irréversible. Pourquoi cet effroi ? Il travaillait pour le bien commun, non ?

Il se remémora alors les premières années de son service. Un mot lui vint à l'esprit : insouciance. Il n'y avait pas cette injonction radicale consistant à traquer toute trace de nature sauvage. Les pissenlits des trottoirs ne provoquaient pas encore d'allergie psychologique chez certains habitants et n'agressaient pas les vieilles dames au détour d'une ruelle sombre. Il avait été embauché comme jardinier (un travail enrichissant) pour s'occuper des quelques parterres localisés uniquement aux endroits stratégiques et prestigieux de la ville (devant la façade de la mairie, le square de la place centrale, etc.). Mais plus le béton s'étendait, plus la surface à entretenir augmentait, moins la nature était tolérée. Faire plus, plus vite, avec moins de moyens.
Le recours aux produits chimiques augmentait sans cesse, induisant un recul implacable du sauvage sur la voirie. Aucun habitant ne l’avait vraiment souhaité mais petit à petit, les trottoirs sans herbe avaient fini par devenir le standard habituel, la mode esthétique et paysagère qu'il convenait d'exiger, sans justification pratique ou logique. C'était devenu le modèle indiscutable. Absurde mais obligatoire.
Alors, il avait du suivre. Il avait subi le mouvement au début, surtout parce qu'il avait dû cesser de pratiquer son métier de jardinier. Et puis, encouragé par sa hiérarchie, il s’était peu à peu transformé en un simple exécutant zélé (un travail simpliste et répétitif).

L'usage massif des produits chimiques avait eu, par exemple, pour effet de généraliser l'installation de vastes surfaces gravillonnées (sinon très difficiles d'entretien) aussi bien sur les espaces publics que chez les particuliers. Ces derniers le questionnaient souvent pour connaître l'herbicide le plus efficace pour leur jardin. Malgré le sujet, il appréciait ce contact avec les habitants.
Mais petit à petit, l’innocuité des produits chimiques fut remise en question. Des doutes, on passa aux certitudes puis aux obligations réglementaires.
Du coup, son corps fut recouvert progressivement d'éléments de protection. Masque, gants, cagoule, bottes et puis combinaison intégrale l'avaient finalement transformé en un Dark Vador contemporain. Certes rouge vif (ou jaune fluo, souvent) mais non moins inquiétant. Plus personne ne lui adressait alors la parole. Pire, ceux qui autrefois lui serraient la main, décrivaient désormais un large détour en changeant de trottoir. Pris au piège de cette mission morbide et absurde dont cet équipement était censé le protéger, il provoquait désormais l'inquiétude et l'effroi d'un pestiféré.

Tout ça pour quoi ? Pour quelques herbes sur le trottoir ? Comment allait-il se sortir de cette nasse ? Pour enlever cet attirail épouvantable, une seule solution : arrêter de répandre des produits chimiques et tolérer le retour des plantes sauvages en ville.
Mais comment convaincre les habitants ?



Guillaume.

Dessin d'Olivier.

Un coin de banlieue sans histoire 1
Un coin de banlieue sans histoire 2
Un coin de banlieue sans histoire 3
Un coin de banlieue sans histoire 4
Un coin de banlieue sans histoire 5   

mercredi 24 septembre 2014

Un coin de banlieue sans histoire... 3


Tronçonnator.

Vous l'avez déjà vu. Souvenez-vous. L'éradicateur. Il est de retour.

Oubliez la biodiversité. Oubliez la nature. Il va les pulvériser. Au sens propre comme au figuré.

Formaté pour. C'est sa mission.



Les enfants ont fui.


Guillaume.

Dessin d'Olivier.

Un coin de banlieue sans histoire 1
Un coin de banlieue sans histoire 2
Un coin de banlieue sans histoire 3
Un coin de banlieue sans histoire 4
Un coin de banlieue sans histoire 5   



jeudi 11 septembre 2014

Un coin de banlieue sans histoire... 2


Un coin de banlieue sans histoire 1
Un coin de banlieue sans histoire 2
Un coin de banlieue sans histoire 3
Un coin de banlieue sans histoire 4
Un coin de banlieue sans histoire 5   
 
Ce qui frappe tout de même, dans cette paisible commune sans histoire, ce sont les rues.

Les rues sont propres. Si propres. Incroyablement propres ! Enfin ! C'est curieux, ça ! Personne ne l'a donc remarqué ? Comment cela peut-il être si propre ? Cela fait-il partie de la banalité du paysage, ici comme ailleurs ? De sorte qu'on n'y fait plus attention ? Ou qu'on le souhaite inconsciemment ?

Mais... C'est propre ou désert ? Propre ou dénué de vie ? Propre ou aseptisé ? Propre ou pollué ? Propre ou empoisonné ?

Des arbres hybrides, inconnus dans la nature (vous savez, celle que visitent les écoliers une fois dans l'année ou dans leur vie parfois, là-bas, dans la réserve naturelle à 30 minutes de bus), taillés au carré poussent seuls aux emplacements soigneusement prévus à cet effet. Pas un brin d'herbe pour les accompagner, pas un insecte pour se cacher dans leurs fissures.

C'est normal. C'est prévu. C'est voulu... Et c'est dangereux.
Frémissez braves gens ! Fuyez pauvres enfants !

Dans ce paysage en apparence inoffensif, rode celui qui porte le nuage de la mort. Logiquement, on aurait dû l'appeler Désherbator, Biocidor ou Bio-éradicator. Mais ce nom aurait presque rassuré les bons citoyens de cette ville.
Alors on l'a nommé...

Guillaume.

Euh, non pas Guillaume, en fait. Je veux dire, c'est pas moi le méchant... C'est juste que je signe, là !
Mais bon, vous pigez... Vous saurez au prochain épisode. Le vrai nom du méchant, quoi ! Comment ça, c'est pas clair ?

Dessin d'Olivier


mardi 2 septembre 2014

Un coin de banlieue sans histoire... 1


Un coin de banlieue sans histoire 1
Un coin de banlieue sans histoire 2
Un coin de banlieue sans histoire 3
Un coin de banlieue sans histoire 4
Un coin de banlieue sans histoire 5   

Un jour comme les autres dans une ville sans histoires. Un coin de rue anodin dans une banlieue paisible et soignée, à mille lieues des clichés habituels. Ni drogue, ni violence, ni délinquance. La télévision poubelle n'a rien à se mettre sous la dent ici.

Une voiture passe au vert et emporte une famille réunie après une journée d'école et de travail méritante. Trois enfants sortis de la boulangerie, avec deux sous de bonbons dans les poches, dont le pire méfait consiste à se les partager sans respecter la stricte équité vis-à-vis du plus jeune.

En apparence, tout est tranquille et apaisé...



A suivre.


Guillaume.

Dessin d'Olivier


lundi 18 août 2014

Les fovéoles ? Oui ! Avec du lard et de la tomate ! Quoique...


Aahhh, les fovéoles ! Je sais pas pour vous, mais moi, ça me fait penser à une cocotte de fayots au lard et à la tomate.
Et les fayots au lard et à la tomate, c'est le genre de plat que j'adore cuisiner. Oui, je sais, vous pensez à une plâtrée plombée comme une enclume ou au déclenchement de mouvements telluriques titanesques dans votre conduit digestif. Boah ! Les clichés !
C'est parce que vous z'en avez pas goûté des bons depuis des lustres. Certes, c'est largement roboratif, parfait pour le mois de novembre de l'été actuel. Mais quand on met tout son cœur dans la préparation, ça surprend les plus blasés. Et quand vos gosses qui vous ont cassé les pieds toute la semaine pour manger trois haricots verts et une blette (le meilleur avec ce légume, c'est la sauce, faut le dire ! Je les comprends un peu. Mais avec du cœur, je devrais...),  vous décochent spontanément un grand "Mmmhhh ! Popa, chont bons tes haricots !". Je vous jure, ça touche. La larme perle. Genou à terre. Recueillement.
...
...

Je ne sais pas si le fait de vous donner la recette vous sera utile car ce qu'il faut mettre en œuvre pour la réussir ne s'écrit pas en ces termes. Application, patience, amour.

Évidemment, il faut aussi de bons produits, sains et de saison.
Haricots à écosser (voire secs). Aucune idée de la quantité nécessaire. Séance mathématique : à la fin, faut avoir un volume de haricots qui rentre dans une sphère de 12 cm de diamètre, au moins. Un producteur de légumes digne de ce nom saura vous aider.
1 kg de tomates fraîches (ou conserves au naturel maison selon la saison) type olivettes.
2 ou 3 gros oignons jaunes.
Céleri branche selon la saison.
2 tranches de lard ou de poitrine de 1 cm d'épaisseur.
Gousses d'ail, beaucoup voire plus selon les goûts.
Thym, sauge, romarin.
Bicarbonate de soude.
Sel, poivre.


Quelques jours avant, invitez vos meilleurs amis.

Quelques heures avant, ouvrez une bouteille de vin rouge du sud-ouest un peu assouplie (pas trop cher : un Cahors un peu vieux).

Pour la technique, de l'ultra-basique et feu doux, tout le temps ! Voici :
écosser les haricots. Avec les petits, c'est rigolo (surtout pour eux) mais faut presque le faire dans la baignoire si on veut pas passer la soirée à en récupérer partout sous les meubles.
Couper les oignons comme vous voulez et le céleri branche en rondelles. Tranchez les tomates en deux, épépinez avec l'index. C'est important pour ôter un peu d'acidité et un peu d'eau, pour avoir une sauce plus concentrée.
Sortez votre cocotte en fonte fétiche de votre cuisine. Oui, la magique, celle que vous êtes le seul à avoir pu soulever après le roi Arthur. D'ailleurs, vous seul comprenez comment on peut cuisiner dedans. Un outil important, en effet mais si vous n'en avez pas, vous pouvez compenser avec une double dose d'amour.
Faites y fondre deux belles cuillères à soupe de graisse de canard. Et si. Ah et puis zut, hein ! Chuis du sud-ouest ! Balancez-y en souplesse d'un geste parabolique les oignons et le céleri. Puis une minute après, le lard ou la poitrine. A feu doux, laisser colorer.
Quand c'est le cas, ajoutez quelques feuilles de sauge, un brin de romarin, un peu de thym. Cuire encore pour caraméliser les tranches de lard. Faut donc bien surveiller et retourner doucement de temps en temps !
Quand la couenne du lard est brune et brillante, un peu croustillante, déglacez en jetant les tomates dans le feu avec l'ail (gousses écrasées). Leur eau va interrompre la cuisson et liquéfier les sucs dans le fond. Puis ajouter les haricots. Verser de l'eau afin de recouvrir tout juste les haricots. Saler au gros sel (deux cuillères à café environ mais si vous avez peur une seule et vous rectifierez plus tard). Ajouter une bonne pincée de bicarbonate de soude (c'est pour casser le deuxième cliché). Couvrir et laisser cuire à feu doux une bonne demi-heure.
Puis ôtez, le couvercle et goûtez. Rectifiez l'assaisonnement par petites touches jusqu'à ce qu'il soit presque parfait mais pas complètement car la fin de la cuisson va se faire sans couvercle pour que l'eau s'évapore. La sauce va donc se concentrer. Poivrez plutôt copieusement.

Laissez cuire encore le temps nécessaire pour que les haricots soient fondants (faut goûter). Surveillez. Si vous sentez que cela risque d’accrocher, remettez deux cuillères à soupe d'eau. Mais il faut qu'à la fin, la sauce se soit un peu épaissie. Ni collante et épaisse, ni liquide : onctueuse. Vérifiez une dernière fois, l'assaisonnement.

Partagez le plaisir.

Bon sinon, les fovéoles, c'est pas du tout ça, en réalité.
Si par hasard, certains d'entre vous venaient à passer par chez moi goûter des fayots, pensez à vérifier que j'ai pas confondu avec les fovéoles. Parce que c'est un organe de criquets. C'est plein de protéines mais tout de même...  J'ai beau avoir le nez enfoncé jusqu'au cou dans le monde des criquets, en ce moment et être un peu étourdi, tout le temps, vous vous fâcheriez.

Le dessin ci-dessous devrait vous aider à savoir de quoi il s'agit. Une cocotte de fovéoles au premier qui trouve ?

Guillaume.




jeudi 10 juillet 2014

Grande Berce : l'intégrale tome 1

Oubliez les polars de l'été au kilomètre, les sagas romantiques à la guimauve industrielle, les mots croisés sur-addictogènes.
Cet été, vous allez lire la somme définitive, le pensum ultime, l'incontournable encyclopédie foutraque et rigoureusement incomplète, résolument déstructurée en 5 chapitres désopilants et quasi-incompréhensibles sur la grande Berce. A lire ici en commençant par le début (subtil, n'est-ce pas ?).

Oh et puis relisez tout le blog tant que vous y êtes ! Y a de quoi faire, croyez-moi ! Des nuits et des nuits pour presque un centaine d'articles et de crobards...

M'enfin et surtout, n'oubliez pas d'aller regarder les Berces. La floraison, c'est maintenant.

De mon côté, ce qui va m'occuper d'ici peu, c'est ce genre de bête.


Encore un truc qui aime les hautes herbes... Indécrottable ?

Oui, je sais. Où est le problème ?

Guillaume




mardi 3 juin 2014

Une histoire de choix...


Alimenter un blog de nouveaux articles au printemps n'est pas chose facile pour un passionné de nature.
Le choix se résume à ces deux propositions :
- parler de la nature, partager sa fascination,
- la vivre, la savourer (avant qu'il ne soit trop tard !).

En réalité, aucune des deux ne fonctionne, à mon avis, sans l'autre. Il faut connaître la nature pour en parler et à quoi bon profiter de ses merveilles si l'on ne fait rien pour la préserver. Ce serait un peu égoïste. Après moi, le déluge, hein ?
Un bon repas n'est-il pas meilleur quand on accueille ses amis à table ?

S'il s'avère que votre métier vous amène à vous concentrer sur la première proposition, vous passez légitimement votre temps libre à la deuxième.
Vous avez pigé ou il faut que je fasse un dessin ?
Allez, c'est bien parce que c'est vous.

Bon, pour reprendre les débats là où on les avais laissés, je vous laisse cette petite aquarelle de Triton crêté (Triturus cristatus).
Il est encore possible d'admirer ce géant (parfois plus de 15 cm !) dans les mares autour de chez vous.

Guillaume.



samedi 1 mars 2014

Et pour quelques tritons de plus...

Oh ! Un vieux dessin potable non utilisé ! Ah ! Mais c'est un Triton palmé (Lissotriton helveticus) ! Eh ! Mais c'est le thème du moment ! Quelle coïncidence...

Un mâle (à la queue mucronée).

lundi 24 février 2014

Les tritons, c'est maintenant !

Aussi méconnus que fascinants, fantasmagoriques, l'imaginaire les transfigure en créatures lointaines et gigantesques. Mais quand les dragons miniatures sont déposés, chétifs et intimidés, dans le creux de la main, l’attendrissement, l'émotion et la magie désarment les plus endurcis. Symboles d'une humanité surpuissante face à une nature fragile.


La palme de la trognonitude (Mais si, voyons ! La trop mignonitude !!) revient au couple suivant :
- Triton palmé (Lissotriton helveticus),
- Triton ponctué (Lissotriton vulgaris).

Mesurant le plus souvent moins de 10 cm de long, ces deux espèces sidèrent par leur si petite taille qui les rend finalement adorables. Si un œil averti distinguera rapidement les mâles, les femelles sont plus difficiles à différencier. Il y a les critères habituels de coloration faciles à trouver un peu partout : les tâches sous le ventre et la gorge varient beaucoup allant de ponctuations nettes à des décolorations.

Vous pouvez préférer la présence de 2 tubercules orange clair au revers des pattes postérieures. Ils sont petits (une loupe peut être utile) mais quand on les a vus une fois, on les revoit facilement. Leur présence caractérise avec efficacité les femelles de Triton palmé. Leur absence (ou un seul tubercule peu marqué et pas vraiment coloré) et c'est la femelle de Triton ponctué.



Ces bêtes sont déjà parties à l'assaut des mares avec l'hiver très doux et pluvieux que nous connaissons cette année. L'idéal pour les voir est une excursion nocturne.

A la rencontre des dragons, de nuit, ça, c'est l'aventure !

Guillaume

PS : si cela peut servir, sachez que cette image est libre de droits.



dimanche 26 janvier 2014

Le Lierre à la place du Thuya.

Pour ceux qui n'auraient pas encore vu la poilante illustration de mon cher ami Olivier ou pour ceux qui nous prendraient pour de joyeux fantaisistes quant à la véracité du potentiel du Lierre en tant que remplaçant de meilleure tenue que le Thuya, voici quelques photos pour tenter, encore une fois, de vous convaincre, de la haute utilité des plantes locales. Aussi bonnes pour la Nature que pour nous. Commençons par celle-ci, d'autres suivront.



Voici donc ci-dessus une superbe haie de Lierre au feuillage tout aussi persistant et sempervirent en hiver que son concurrent nord-américain. Sauf que le Lierre est une plante sauvage locale autrement plus bénéfique pour la faune sauvage depuis bien des siècles.

Et je m'empresse de préciser que, malgré ses talents, que je jalouse, à la palette graphique, notre cher Olivier est encore incapable de nous pondre une peinture aussi réaliste. Il s'agit bien d'une photo...

Guillaume.

vendredi 3 janvier 2014

Mémento du parfait sadique

Elle a abandonné sa faux, les dégâts étaient dérisoires...



"Aujourd'hui, c'est Black Bill qui vous parle. Je vis de l'autre côté. Je ne me fous pas de la Nature. Non...

Je la crains. Je m'en méfie plus que tout. Elle est mauvaise. Et je m'applique à lui nuire. Je le fais consciencieusement. Avec application, ruse et minutie. Sans morale.
Vous voulez en savoir plus... Je vous intrigue ?
Il est certain que les deux pauvres naïfs habituels de ce blog ne vous ont pas habitués à ce genre de ton.
Laissez moi vous dire comment je procède.

D'abord, j'ai l'embarras du choix. Des linéaires de berges, de routes, des milliers et des milliers d'hectares cumulés d'espaces verts à n'en plus finir. Je trouve partout matière à nuire. Mon matériau, c'est un sol, enherbé de préférence car dans ce cas,  j'ai l'écosystème de base, des plantes à même d'attirer de la vie.


Et si par chance, il s'agit d'espèces sauvages locales, non issues de croisements, de sélection, de pépinières, de jardinerie ou d'une autre région, d'un autre continent, c'est encore mieux. L'assurance de tuer encore plus d'insectes et d'animaux en tous genres.

Je vais prendre en exemple les bas-côtés d'une piste cyclable, le long d'un canal. Le massacre que j'y ai perpétré cette année a dû approcher la perfection de très près.

D'abord, je patiente. Je me montre opiniâtre. Je brûle d'envie de tout broyer mais je résiste car je sais que la destruction n'en sera que plus massive si je sais repousser un peu l'échéance. J'observe. Puis je feins la douleur. Non... Je me contrains ! Je me force, dans la douleur des convulsions internes de mon dégoût, à singer l’émerveillement de ces naturalistes nuisibles et naïfs.
La vie se montre prudente au début. Au plus, quelques fleurs téméraires, isolées et puis quelques tapis, denses parfois. Mais c'est encore trop ras. Il fait encore un peu frais. Les bestioles hésitent encore, pour la plupart. Mais plus les plantes poussent, plus les insectes abondent. Et bientôt, l’éruption finale a lieu. Tous les boutons de toutes les ramifications éclatent. Le goût le plus vulgaire s’étale et s’exhibe sans la moindre pudeur. Couleurs criardes, parfums grossiers. Les fleurs sont là, en masse, au somment d'un enchevêtrement portant au sol une ombre malsaine et fourbe, une pénombre plutôt, avec son lot de perfides mystères. La vermine y fourmille, sournoisement tapie. Et prendre un peu de hauteur est inutile. Les insectes que j'avais cru nombreux affluent de tous côtés. Des nuées de créatures volantes s'abattent sur les ombelles putassières. Une infâme orgie se prépare sur les capitules. Et va-z-y que l'on copule. On s'occit sauvagement dans chaque touffe. Et va-z-y que l'on se bouffe.
Ça grouille, ça suce, ça ronge, ça pique, ça mord, ça chie ! Argh ! C'est affreux ! Je me supplicie à m'imposer pareille endurance. Scènes obscènes au sommet des calices. Je bois le mien jusqu'à la lie.

Et c'est là. Oui, Mesdames et Messieurs, c'est là que je tranche. Tout bien net, tout bien propre, tout bien ras. Nous sommes à la fin du mois de mai. J'ai patiemment attendu que l'écosystème se structure, s'enrichisse, se complexifie. Je lui ai fait croire que le risque de la tondeuse était passé. Si j'étais passé plus tôt et plus souvent, je n'aurais tué qu'une poignée de chenilles maigrelettes issues des rares papillons ou diverses larves minuscules à peine sorties de cocons protecteurs ayant réchappé à l'hiver. En gros, les aventureux téméraires en nombre restreint qui courent le risque de se lancer avant tous les autres.
Alors qu'après le 15 mai, tous se sont résolus à engendrer, procréer, grandir, grossir. Le gros des troupes est présent. C'est une victoire totale. Ou quasi totale. Car mon passage a détruit 90% de cette ville engeance. Mais les 10% de rescapés peuvent encore profiter des beaux jours pour forniquer, se multiplier et croître à nouveau.
J'applique donc la même méthode : je laisse un peu de temps aux futurs condamnés afin qu'ils gaspillent leurs ultimes forces et réserves. Début juillet, je décapite pour la seconde fois : moisson encore acceptable.
Je procède ensuite à quelques broyages supplémentaires histoire d'être certain que toute la biodiversité aura bien été anéantie. Je reconnais que je pourrais me passer des deux derniers passages en octobre et novembre qui n'ont qu'un effet limité rapporté aux coûts supplémentaires engendrés. Mais je suis besogneux et ne veut laisser la moindre chance à la nature."

Si j'ai laissé parler un double maléfique et (très) imaginaire, c'est pour décrire une situation absolument véridique qui m'a révolté. Et pour évacuer mon exaspération.

Les passages ont été effectués aux dates indiquées à quelques jours près. Comme on le voit sur les photos prises le 16 mai avant le premier passage, il existe un chemin goudronné que l'on peut utiliser dont les bords sont entretenus régulièrement, eux. Cela suffit largement au cheminement et permet d'observer une nature plutôt riche sur les ombellifères et les renoncules. D'autant que ce n'est pas un lieu où l'on s'arrête pour pique-niquer ou s'asseoir. Il y a un lieu prévu à cet effet un peu plus loin, entretenu plus régulièrement, ce qui est logique. Tout au plus aurait-on pu passer plus souvent afin de dégager la périphérie immédiate d'un banc (présent dans la zone des photos) que l'herbe avait un peu envahi.

Mais pour le reste (photos des hautes herbes en fleur), si l'objectif était de tondre régulièrement (ce qui n'a donc pas d'intérêt à l'exception compréhensible de la zone du banc et des abords immédiats du chemin), pourquoi attendre que l'herbe ait monté si haut avec un écosystème riche à la clé ? Et pourquoi passer encore en octobre et en novembre pour tondre de l'herbe qui atteint 10 cm de haut et ne peut gagner que 2 ou 3 cm durant l'hiver (et encore, est-ce que je n'exagère pas ?). C'est vous qui payez avec vos impôts le coût de ces passages totalement inutiles et absurdes, quel que soit le point de vue ou l'objectif, pensez-y !

Évidemment, je ne pense pas que ceux qui entretiennent ou font entretenir ces espaces le font avec des intentions maléfiques, encore heureux ! Mais cet exemple de gaspillage de l'argent public qui en outre, détruit la nature, représente la norme actuelle de ce qui se fait en routine sur nos espaces verts. En toute indifférence et ignorance.

Maintenant, vous savez.

Guillaume




D'autres vues de ce que l'on pourrait laisser pousser (et ne faucher qu'une fois par an).





C'est vraiment si moche que ça ?




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