mercredi 19 octobre 2011

Rose : la couleur de la révolte ! - épisode 2

Épisode 1

Franchement, vous y croyez, vous, à ce rôle de super-vilain en habit rose ? J'admets volontiers que les collants moule-coucougnettes de nos superhéros préférés rivalisent de ridicule mais là je crois que l'on frise le mauvais goût le plus crasse, non ? Trop c'est trop ! Ce n'est plus crédible !

Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiipppp! Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiipppp! Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiipppp!
Ce qui va suivre constitue une interruption indépendante de notre volonté.

Arrivée des membres du COSAC, tout de noir vêtus :
"Le Comité Officiel des Scientifiques Annihilateurs de Controverses (COSAC (1)) tient à délivrer le message suivant : le COSAC tient enfin sa revanche ! Vous ne pourrez nier, vil rédacteur, que le registre de langue employé dans cet article s'englue dans un ton d'une familiarité en dessous de la bassesse la plus méprisable ! Et toc ! Vous voici mouché, méga-cuistre ! Nous allons pouvoir vous interdire de publication. Ah, ma douce censure chérie, te voilà bientôt de retour..."


Guillaume, rictus sardonique en bandoulière :
"Ah? Pardon ? Votre excellence daignerait-elle s'abaisser dans la fange de mon ignorance, afin, dans un élan de grande magnanimité, de tenter d’expliciter ce nouveau reproche dont les tenants m'échappent ?"
 
Le chef du groupe du COSAC, excédé :
"Ah ! Ne feignez pas le mielleux, vous le fielleux ! Ce mot là, que je ne prononcerai pas : coucou... quelque chose. C'est une grossièreté ! Vous le savez, vous êtes piégé."

Guillaume, roublard :
"Ce mot désigne une confiserie à base d'amandes et de chocolat. Sa prononciation n'est point répréhensible que je sache ? J'en ai justement une boîte. Je vous offre une ?"

Le COSAC, humilié au plus haut point tourne les talons non sans lâcher :
"Je reviendrai. Et cette fois..."

Mille excuses pour cette fâcheuse parenthèse. Reprenons.

Si des lobbies agro-industriels, chimiques ou d'autres joyeusetés du genre veulent nous faire croire que le Chardon ressemble à cet infâme bande d'affreux du COSAC, à grand coup de propagande hygiéno-sécuritaire, nous nous devons de contrecarrer cette théorie fallacieuse.

Certes, il a tendance à repousser tous les ans avec une vigueur certaine et pas toujours où l'on voudrait. Certes, il peut parfois représenter une nuisance pour d'honnêtes paysans et agriculteurs faisant de leur mieux pour produire sainement. Certes, il pique.
Sauf que d'autres solutions, alternatives au tout chimique existent pour le réguler (développement dans un article ultérieur). Sauf que les rosiers horticoles piquent aussi et que cela ne nous empêche pas de planter partout ces chétifs végétaux mal adaptés, demandant mille soins, craignant une misérable attaque de pucerons qui ferait mourir de rire le moindre plant en version sauvage locale.

Derrière cette impression d'arrogance du Chardon, due en partie à sa formidable force vitale, se cache un être au cœur généreux. Un Robin des Champs redistribuant aux sans-grades démunis des richesses épandues sous forme d'engrais de synthèse fabriqués à base de pétrole par de dispendieuses firmes agro-alimentaires !


Herbicides ? Même s'ils éradiquent toutes les plantes dans un premier temps, l'effet "place nette" favorise notre rebelle dans un deuxième temps. Il est parmi les premiers à revenir s'installer dans le sol laissé vide. Il est mu par l'enthousiasme et l'inébranlable foi des vrais pionniers !

Engrais chimiques ? Ces substances de synthèse trop vite lessivées et gaspillées pour sols agonisants, eh bien, le chardon arrive à en tirer parti. Il les détourne, les vole si vous voulez, pour élaborer, fabriquer sa propre matière.

Des tracteurs surpuissants pour labourer le sol en profondeur ou lui trancher les racines ? La technologie humaine convaincue de sa force insiste et persiste avec des monstres mécaniques toujours plus performants. C'est bien nécessaire afin d'enfoncer les socs toujours plus profondément. Certaines machines arrivent à labourer ou travailler plus de 50 cm de sol.
En vain, car la puissance des tracteurs croît avec leur poids et ses conséquences : paradoxalement, les couches inférieures sont tassées et compactées. Et ça, le Chardon, il adore. Il est le champion des sols compacts. Il y enfonce ses racines, bien à l'abri largement en dessous d'un mètre absolument inaccessible à toutes les lames.
Les grands perdants, ce sont les sols, dont la structure et fertilité naturelles patiemment élaborées par la nature au cours des siècles, se voient détruits en une génération, quelques décennies voire quelques années. Mais cela est une autre histoire.

On favorise ainsi le Chardon, même dans ces sols vampirisés par une surexploitation intensive et caractérisée, tranchés et retranchés, maintenus sous respiration artificielle à grands coups de molécules synthétiques issues de la chimie du pétrole. Il va donc croître...

Pas pour la gloire, oh, non ! Le butin est redistribué car le Chardon offre son corps en pâture à toute une horde d'insectes ; souvent des larves, qui vont le piquer, le sucer, le brouter, le grignoter, le siroter, le bouloter, le parasiter...
Bref, une aubaine pour ces bestioles qui sont souvent incapables de manger autre chose qu'un chardon.

C'est justement parce qu'il est commun que nombre d'entre elles on décidé de s'en servir de plat de résistance. Facile à trouver, même dans les déserts verts que nous fabrique cette agriculture trop intensive.

Comment ! Vous ne me croyez pas ? Hein ? Je vous baratine ? Des preuves ?
OK, donnez-moi une semaine et je vous fais mon rapport.

A suivre.

Guillaume.

(1) Pour en savoir plus sur les agissements néfastes du COSAC (rien à voir avec cette institution, je le précise), cliquez sur le libellé ci-dessous.

4 commentaires:

  1. J'aime cette capacité à l'engagement sacrificiel ! J'aime le Chardon ! En plus, il est beau, il est fort, adaptable et intelligent... C'est une sorte d'homme de Vitruve... version Poison Ivy !
    Bravo les gars.

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  2. C'est pas pour rien que le chardon est l'emblème lorrain. Bravo et long vie à Retour aux sources.

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  3. Excellent ! Je pensais que c'était l’emblème de l'Ecosse ! Vive la Lorraine !
    CouinCouinCouin <- cri de cornemuse.

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  4. Merci pour le commentaire chère Lorraine !! Je pense vous avoir reconnue !
    Il va me falloir venir étudier ton jardin puis écrire dessus si j'ai bien tout compris...

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