jeudi 25 octobre 2012

Aujourd'hui, on réinvente l'eau chaude.

Vieil arbre, Étang de la Mer Rouge, Brenne, 2011.


Il existe des mécaniciens de la nature. Ils essayent de restaurer ce que d'autres ont détruit ou ils détournent à leur profit certaines propriétés des écosystèmes. Les plus sages d'entre eux se contentent souvent de laisser la nature agir ou se réparer toute seule. Parfois, ils se servent d'elle pour des tâches que la technologie tente imparfaitement d'accomplir (épurer l'eau, par exemple). Leur discipline, c’est le génie écologique.
On peut mettre à leur crédit un certain nombre de réussites.

A condition de ne faucher qu'une fois l'an et de ramasser les fauches, on peut, au bout de quelques années (oui, tout de même), récupérer une prairie relativement diversifiée (Y compris dans les jardins. OUI ! MÊME LE VÔTRE !) là où les tontes hebdomadaires avaient régné durant trop longtemps.

On peut replanter des haies (AVEC DES VÉGÉTAUX SAUVAGES LOCAUX ! Y compris dans les jardins. OUI ! MÊME LE VÔTRE !) Même si une haie poussera toute seule sur une bande jamais entretenue...

Grâce au pâturage mais aussi avec de puissants engins mécaniques, on restaure des zones humides que les végétaux en développement avaient asséchées. On peut encore re-profiler les berges, re-creuser des mares comblées, etc. Y compris dans les jardins. Mais pas forcément tous... On réhabilite même des carrières !!

Bref, on peut restaurer des tas d'écosystèmes variés favorables à une riche biodiversité... Le résultat n'est pas toujours à la hauteur de la situation antérieure aux dégradations mais ne broyons pas du noir, c'est plutôt encourageant. Si on le lui permet, la Nature revient très vite. Il suffit de constater la vitesse de colonisation d'une terre nue par les végétaux sauvages...

Seulement parfois, ça coince. Il est désormais temps d'enfoncer une porte ouverte. Quand on abat un vieil arbre, les ingénieurs ont beau tourner le problème dans tous les sens, il n'y a pas de solution de remplacement.

Le chêne d'à peine 100 à 200 ans (car il y a bien plus vieux), celui qui présente à la fois un gros volume de bois sain et un gros volume de bois mort avec pour chaque catégorie un cortège de faune spécifique (probablement plus de 1000 espèces d'arthropodes sur les essences de chênes européens), celui-ci est irremplaçable.

On ne sait pas planter de vieux arbres. C'est ridicule à dire mais j'ose prétendre qu'il faut le rappeler.

Guillaume.

PS: une dernière porte ouverte enfoncée pour la route : le plus simple serait de ne pas détruire !
Dans la salle et derrière les écrans, des  "Oh !"  et des "Ah!" admiratifs. "Lumineux ! Oh, la belle bleue ! Époustouflant ! Quelle sagesse !"
Le rédacteur : "Merci, stop, n'en jetez plus !"