mardi 21 juillet 2015

L'If anti-cancer.

J'ai appris l'autre jour sur France Inter dans l'émission "la tête au carré" que cette histoire de collecte était toujours d'actualité :
une haie d'if de 50 m permet d'assurer le traitement pour une personne.

Les Belges nous donnent encore une leçon mais ça marche un peu en France : le site.

Et sur le blog : le deuxième article le plus consulté concerne l'If.

Guillaume


samedi 18 juillet 2015

Sur les traces du castor et des odonates (3)

Olivier, un peu las :
"Allez, encore un article que je vais me taper tout seul... Et Guillaume qui est encore aux abonnés absents... Ah, ça, dès que le printemps arrive, y a plus personne... J'te jure... Bon. Hum ! Hum !
Chers lecteurs, aujourd'hui, un nouveau dessin - deux, en fait - tiré de nos aventures ligériennes.
Le premier est simplement une mise en couleur du croquis de la semaine dernière, afin que vous puissiez mieux en cerner l'ambiance.

  

Le second dessin représente un habitant des lieux. Il s'agit d'une demoiselle... Mâle...
Je suis conscient que l'information peut être perturbante, mais laissez-moi dissiper cet apparent paradoxe. Les demoiselles sont...

Guillaume, entrant brusquement dans le bureau de rédaction :
"Houlà, attention, attention, Olivier !  Mon ami, je t'aime bien mais là excuse-moi avec tes histoires de demoiselles mâles, tu compliques tout, tu vas perdre nos chers lecteurs. Laisse faire le pro, ça va devenir trop technique, il va falloir vulgariser.
Tu vas voir comme je vais te faire ça, limpide et concis, comme d'hab, quoi.
Bien. Pour comprendre ce que l'on entend par demoiselle, il faut tout d'abord définir la synecdoque."

Olivier, inquiet :
"Synecdoque ? Mais Guillaume, t'es sûr de toi ? C'est pas un essai sur la rhétorique !"

Guillaume, plus sûr de lui qu'un général :
"La synecdoque, donc, est une figure de rhétorique. C'est une métonymie particulière qui s'appuie sur des rapports quantitatifs. Concrètement, elle consiste à exprimer le tout pour la partie (inclusive, généralisante) ou la partie pour le tout (restrictive, particularisante). L'expression bien connue à travers la France (mention spéciale à la Bretagne, selon les chiffres officiels) "boire un verre" est donc une synecdoque généralisante alors que "20 têtes de bétail" est particularisante.

Odonates est le terme scientifiquement approprié pour ce que l'on nomme généralement les libellules. Ce dernier terme s'applique en fait à un groupe d'odonates. Le commun des mortels use ainsi sans le savoir d'une synecdoque particularisante quant il utilise ce terme.
Ce qu'il ignore encore plus, c'est qu'il s'agit d'une synecdoque restrictive de deuxième degré. En effet, les libellules, vraies donc, constituent un groupe inclus lui-même dans un super groupe appelé "anisoptères".
Les anisoptères se caractérisent par le fait qu'ils étendent leurs ailes bien à plat lorsqu'ils se postent. Vous aurez remarqué au passage que le terme anisoptère s'emploie au masculin. Utiliser à la place le terme de libellule revient donc à user d'une synecdoque transsexualisante andromorphique (puisqu'on passe du genre féminin au masculin).
Enfin, petite particularité sympathique, les libellules vraies, plus rigoureusement nommées Libellulidae font souvent exception à la position des ailes en vigueur décrite ci-avant. Celles-ci sont souvent placées vers l'avant et vers le bas, en oblique et plus vraiment en croix."

Olivier, déconfit :
"Hein ? Mais tu rigoles ? Tu nous parles de synecdoque au carré pour finir par nous dire que les libellules vraies n'ont rien à faire parmi les anisoptères ! Ce qui est faux par dessus le marché ! Elles en font bien partie ! Tu trouves ça clair, toi ? Et ma définition de demoiselle, alors, je vais y avoir droit, à la fin ?"

Guillaume, déstabilisé :
"Oh, bon, dès qu'on élève un peu le niveau dans ce pays, on dirait qu'on va déclencher la chasse aux intellectuels".

Olivier, plié de rire :
"Dis, t'en rajoute pas un peu, non ?"

Guillaume, docte :
"Bon, en fait, anisoptère signifie ailes différentes. Les antérieures n'ont pas la même forme que les postérieures. C'est la vraie particularité de ce groupe qui inclut les libellules vraies."

Olivier, accommodant :
"Bien ! Les anisoptères ont les ailes avant différentes des ailes arrière. Tu vois, quand tu veux ! Et si tu faisais un effort de concision pour nous parler des autres odonates ?"

Guillaume, taquin :
"Tu veux dire que je dois évoquer rapidement le fait que les zygoptères referment souvent leurs ailes en arrière au dessus de leur abdomen, notamment parce qu'il existe là aussi des exceptions ?".

Olivier, suspicieux :
"Oui, c'est ça."

Guillaume, super-taquin :
"Pas la peine de préciser, donc, que l'exception concerne les lestes (lestidae) qui ont souvent les ailes placées en arrière mais écartées obliquement et non pas collées l'une contre l'autre, à l'opposé de la position particulière des libellules vraies ?"

Olivier, pas dupe :
"Voilà."

Guillaume, outrecuidant (cherchant la gifle ?) :
"J'imagine que je peux laisser tomber la rhétorique et passer sous silence le fait que le terme "demoiselles" est une synecdoque particularisante de premier degré quand il est utilisé pour parler des odonates puisqu'il ne concerne qu'une partie des zygoptères ?"

Olivier, bourrant le tromblon de ferraille et de clous rouillés :
"C'est ça, ouais, fous-toi de ma gueule..."

Guillaume, à reculons, mains en l'air :
"Faut-il laisser tomber le fait que les zygoptères comprennent plusieurs groupes d'odonates généralement petits, dont les agrions, les lestes, les pennipattes et donc les demoiselles ?"

Olivier, logeant le fût du canon dans la narine de son compère :
"Crache le morceau."

Guillaume, se rendant à l'évidence, pressé :
"Je sens bien que je n'ai pas le choix. Bien. Les zygoptères se caractérisent par le fait que les ailes antérieures sont identiques aux ailes postérieures. T'es content, là ?"

Olivier, large sourire satisfait, tromblon sur l'épaule :
"Je termine, tu permets ?"

Guillaume, résigné :
"Je t'en prie."

Olivier :
"Tu es trop aimable ! 
Pour les curieux, le zygoptère ci-dessous, croqué au bord de la Loire est une demoiselle appelée Calopteryx splendens. On devine que c'est un mâle à sa belle couleur bleu métallisé."

Guillaume, avec un petit rire maniaque par dessus l'épaule d'Olivier :
"Sinon, mon boucher qui a un cheveu sur la langue, quand il me propose son "zigot d'agneau", j'ai l'impression qu'il me parle de demoiselles."


Olivier :
"DEHORS !!! Ah mais c'est pas vrai ! Faut le faire soigner !"



Guillaume et Olivier.