samedi 23 mai 2015

Sur les traces du castor (2)

Dans le dernier post, nous nous promenions sur la Loire, à la recherche des castors.
La Loire est un fleuve franchement magnifique, dont les rives sont restées très sauvages par endroits. Sur le secteur que nous avons choisi, nous sommes à mille lieues des pauvres berges bétonnées, canalisées, colonisées par les sachets en plastique, les boites en polystyrène et les canettes de soda sucré.
Imaginez-vous un après-midi ensoleillé sur une grève de sable chaud. Vous fermez les yeux, mais vous ressentez tout de même la lumière rouge du soleil qui vous éblouit à travers vos paupières. Vous sentez aussi une fine brise sur la peau de votre visage et de vos bras. Vous êtes bien. Tellement bien que vous allez vous accorder une petite sieste. Après tout, vous vous êtes couchés bien tard pour épier les castors, la veille.
Au réveil, vous vous dites que le coin vaut bien un petit dessin. Alors, vous sortez votre petit carnet et votre crayon tandis que vos compagnons de voyage sortent leurs jumelles et leurs longues vues.
Et vous dessinez.
Ce qui donne à peu près ceci.














  Olivier

mercredi 6 mai 2015

Sur les traces du castor

Chose promise, chose due : dans mon dernier article, je me proposais de vous emmener une nouvelle fois en "balade nature".

Le décor du jour : la Loire sauvage.
La cible : le castor d'Europe (Castor fiber pour les latinistes).

Le castor est le plus gros rongeur autochtone de nos régions, d'où il a bien failli disparaître au siècle dernier à cause des activités humaines : chasse alimentaire ou vestimentaire (sa fourrure était utilisée pour fabriquer des toques et des manteaux), drainage des zones humides et pollution des rivières, construction de barrages, etc.
Aujourd'hui protégé, il voit à nouveau croître ses effectifs et recolonise petit à petit les cours d'eau où il était historiquement présent, et la Loire en fait partie.

Le canoë est le moyen idéal pour rencontrer l'animal dans son milieu naturel : il permet une approche silencieuse et non intrusive. Nous avons pour l'occasion un guide qui connait parfaitement cette section du fleuve.

Nous embarquons donc vers 19 heures, un peu avant le coucher du soleil et nous glissons discrètement sur l'onde. Seul le clapotis de nos pagaies et nos chuchotements troublent la paix imposée par le fleuve. Nous entendons également quelques chants d'oiseaux tardifs se souhaitant bonne nuit.


 

Le castor est beaucoup moins timide que le loup. De mœurs plutôt nocturnes, il vaque à ses occupations en début et en fin de nuit. Nous apercevons bientôt nos premiers individus dans les jumelles. Dès qu'ils nous repèrent, ils plongent sous l'eau pour nous fausser compagnie. La bête est capable de tenir plus de cinq minutes en apnée.
Bientôt, la nuit tombe et nous ne les apercevons plus qu'à la faveur d'un rayon de lune. Nous entendons parfois le clac ! de leur queue plate qu'ils utilisent à la surface de l'eau comme système d'alarme pour signaler les intrus.


La soirée se termine à deux heures du matin, plusieurs kilomètres en aval de notre point de départ.
Nous conserverons longtemps les souvenirs de ces observations noctambules, tout comme nous garderons un souvenir impérissable du pique-nique improvisé de nuit sur une petite crique autour d'un feu de bois sur lequel grésillaient de succulentes saucisses accompagnées d'un petit verre de vin.

  Olivier