dimanche 19 février 2012

Rose : la couleur de la révolte ! - épisode 5 (témoin 2 : le Morosphinx)

Est-ce vraiment un colibri? Un Chardon ?
Episode 1
Episode 2
Episode 3
Episode 4

Bonjour à tous chers auditeurs !
Ici Sarah Plick pour Verte Inter. En direct et de retour au cœur du procès passionnant de Robin des champs et de ses compères et assimilés. L'ampleur médiatique du procès provoque un afflux intarissable de demandes de témoignages. Tous les insectes souhaitent donner leur version, leurs raisons de protéger leur héros à crinière rose. Il suscite une ferveur émouvante voire même déchirante ! Les animaux font  littéralement la queue pour témoigner.
Très attendue,  l'intervention poignante des abeilles s'est achevée à l'instant en tirant des larmes à l'assistance. Maya, la représentante de leur syndicat, encore puissant et respecté malgré les hécatombes actuelles, a complété en insistant sur l'importance remarquable des fleurs de chardons en raison de leur richesse en nectar. "Qui n'a pas constaté le foisonnement des abeilles autour des pieds de ces plantes en pleine floraison, n'a pas bien regardé !", a-t-elle lancé, avec un aplomb certain, ses centaines d'ommatidies vissées dans les yeux du procureur du COSAC ! Celui-ci n'a pu qu'afficher un visage blême. Entre nous, il serait à deux doigt de la dépression, murmure-t-on, dans les milieux autorisés !
Le syndicat a aussi ailleurs formulé une proposition constructive : sous réserve de trouver un apiculteur volontaire, il propose la production d'un miel de chardon que pourrait ainsi goûter le grand public. A bon entendeur !
Le juge, impatient :
"Bon sang ! Encore tous ces témoins en faveur de M. Robin des champs ! Il faut nous hâter ! Bon ! J’appelle maintenant le..."

FFFFZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ !

Le juge, enrhumé par un bref courant d'air :
"Hein ? Mais qu'est ce que... ? Quoi ? Un colibri ?"

Robert Parcker, le Morosphinx, surexcité :
"Mais non ! Chuis pas un oiseau ! Enfin, passons, pas le temps ! J'ai pris 5 minutes pour venir témoigner malgré mon emploi du temps ministériel."

Le juge, interloqué :
"Que...? Mais enfin ! Vous n'êtes pas sur la liste !"

Robert Parcker, avec un aplomb de ministre :
"Écoutez M. le juge ! Pas le temps pour ces enfantillages. J'ai visité aujourd'hui 3738 corolles et il m'en reste encore 4025 ! Je me présente Robert PARCKER, je suis un Morosphinx ou Sphinx-colibri. Mais je préfère la dénomination scientifique Macroglossum stellatarum, soyons précis. Je suis l'auteur du fameux Bestseller "Le guide Parcker des meilleurs nectars du monde" réédité chaque année. Vous avez donc devant vous un butineur professionnel, également parmi les plus rapides d'Europe. Un chercheur, M. Heinig m'a observé alors que je butinais un parterre de violettes ; verdict : je fais du 1600 à l'heure."

Le juge, ébahi :
"Comment ? 1600 km/h ? Ne vous fichez pas de la cour ou je vous vous mets en examen pour excès de vitesse caractérisé. -12 points et radiation à vie garantis !"

Robert Parcker, l'exaspération feinte:
"Mais non, voyons ! Je butine 108 violettes à la minute soit 1600 à l'heure. Référence à trouver facilement page 17 dans le numéro 86 de la Hulotte qui m'est entièrement consacré. Hum ! Quel honneur, entre nous, n'est-ce pas ?
Bref ! Tout ça pour dire que le nectar, ça me connaît, je suis un expert. Des corolles, des fleurs, j'en ai visité plus que vous tous réunis ! J'en ai gouté des crus et des crus de nectar ! Donc, ouvrez grand vos oreilles !
Le verdict est implacable. Voyez les notes, sur 100, qui j'ai attribuées au nectar de Cirsium arvense par exemple : en 2008, 94, en 2009, 97, en 2010, 95, en 2011, 95. Pas de doute, il s'agit d'un nectar classé premier grand cru. Vous n'allez pas me le coller en prison, tout de même ! Quel affreux manque de goût cela révèlerait !"

Robin des champs, sourire niais aux lèvres :
" Hé ! Merci l'ami !"
 
Robert Parcker, l'exaspération feinte:
"Attention, je ne suis l'ami d'aucune fleur. Je tiens à garder mon indépendance critique. Ma crédibilité est en jeu. D'ailleurs, avant de partir, je tiens à défendre d'autres crus de nectar dont les fleurs sont également détruites en raison de leur ressemblance avec celles des chardons. Je pense notamment aux Bardanes et Centaurées, cousines des Cirses mais aussi à la grande Cardère. Ces méprises sont tout bonnement intolérables.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, au revoir."

Le Morosphinx, tel un météore, file vers la sortie. Silence dans la salle. A vous les studios.


Guillaume.

A suivre...

PS : Le Morosphinx butine une Centaurée (qui n'est pas un chardon) sur la photo ci-dessus.

2 commentaires:

  1. sami ( Monsieur jardin ou le chardon eternel imcompris )27 août 2012 à 07:59

    L'homme pour se différencie de l’ animal Il se justifie d’être un fin diplomate.

    Les hommes savent se réunir a New York pour trouver des solutions. Pourquoi les abeilles ne ferait-il pas autant pour éviter l’hécatombe ?

    La réponse est simple. Elles n'ont pas le temps a jouer a la diplomatie. Elles savent qu'elles sont en danger et que par leur disparition.

    Nous les hommes devront butinais a leur place pour survivre. Un bon point cela réglerai le problème du chômage.

    A la différence de l'animal l'homme est fin diplomate. il prend le temps de réfléchir de communiquer et de laisser faire. Il n'intervient pas car il ne veut pas perturber le système économique.

    Voila pourquoi le juge enrhumé souhaite une sanction pour Robin des Champs. Il est trop actif et pas assez diplomate. Il risquerait de butinais tous le sahel vert et transformer ce désert en prairie.

    Psss : Pour ceux qui aime lire mes commentaires donner moi vos outils de jardin

    je sais vous avez pas le temps de jardiner j’irais les recycler sur Le Bon coin et deviendrai

    riche.

    RépondreSupprimer
  2. J'ai ri... A mon avis c'est très bon signe. Je vous suggère qu'on se retrouve un jour et qu'on parle publications, même restreintes, mais publications...
    Encore merci pour cette approche de la nature. Je m'en vais coller votre lien partout, partout, alerter la population encore et toujours, jouer les crieurs publics et haranguer les foules. L'intelligence de vos écrits ne restera pas dans l'ombre.

    RépondreSupprimer