mercredi 26 mai 2010

Ici, le cliché, on le prend, on le retourne et ... on le broie menu !


Dame Nature, elle est bien jolie mais bon, franchement, elle pue un peu des bras... Z'avez pas remarqué? Hein?! Tout de même ! J'ai l'impression qu'au niveau propreté, c'est pas trop ça. Et je sais pas ce que vous en pensez mais moi, j'ai pas remarqué une assiduité ahurissante dans les églises... Elle est sympa mais bon, je préfère garder mes distances, elle n'a qu'à se promener un peu plus loin là-bas, hors du village, après le périphérique...

Caricature-je? Mmmhh, vraiment ?! Regardons donc bien au fond de notre inconscient. Faire propre, nettoyer une parcelle ne sont-elles pas des expressions que nous employons à la place des plus neutres tondre, couper, faucher, etc ? Pourtant toute plante en croissance contribue à purifier la surface qui l'héberge : elle est capable de prélever certains éléments polluants, de les neutraliser voire de s'en servir à l'élaboration de sa propre matière. Un recyclage que nous sommes bien incapables de maîtriser à ce niveau d'excellence. A tel point que l'on utilise les plantes pour dépolluer certains sols invivables pour nous et à cause de nous.
Comble de l'absurde, de l'inouï, du scandale et de toute une tripotée de mots aussi radicaux que je vous laisse le soin d'employer, on dit même d'un coin de terre éclaboussé de produits chimiques qu'il est désormais propre. Faut-il en rire? On s'empoisonne, on éradique, on terrasse, on contamine, on pollue et ce serait propre par dessus le marché?
L'entourloupe continue par le choix pernicieux des mots nommant les maux en question. Les produits chimiques sont avantageusement nommés "phytosanitaires". On veut par là signifier : concernant la santé des plantes. Ah, pour sûr, le terme est flatteur. Mais si l'on habitue les plantes à cette souillure, elles deviennent des assistées, affaiblies, rompues à nos soins, sous notre dépendance, incapables de développer leurs propres résistances. Boiteuses avant même d'apprendre à marcher. Et donc en demande de toujours plus de soins et d'attentions... C'est le cercle vicieux infernal.
Que dire de l'imparable "pesticide"? Comment oserions nous être contre le produit qui repousse la peste (en fait, les "ravageurs" plus exactement) ? Mais de quelle peste parle t-on au juste? Des hérissons, des carabes et des oiseaux qui s'empoisonnent alors qu'ils nous aidaient à lutter contre quelques ravageurs justement ?
Sérieusement, le terme de "biocide" ("qui tue la vie" mot à mot) est plus approprié. Il nous indique de façon plus objective que nous utilisons ce qui ressemble plutôt à une arme chimique. Oui, une arme. Qui induit une souffrance, des dégâts. Une arme ne s'utilise pas à la légère. Voire pas du tout.

Guillaume.

PS: l'image est moche (les ambitions esthétiques du blog ne vont pas dans ce sens), j'en ai bien conscience mais comment susciter l'émerveillement avec une photographie de terre aspergée de biocides?

PPS : concernant l'assiduité dans les églises, suite au cours du prochain épisode...

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