vendredi 11 mars 2011

La mousse cérémoniale... Savoir regarder la nature - partie 3.

Voilà le genre de petite merveille naturelle que seuls les lutins, farfadets et gnomes ne manquent pas d'admirer.

Depuis les denses fourrés épineux, les profonds recoins sombres des ronciers nourriciers, une belette loubatone m'a confié l'autre soir un petit secret si réjouissant que je m'en vais le partager avec vous. Entonnant une douce mélopée, la voilà presque hypnotisée, me décrivant le défilé nocturne des petits hominidés:
"A pas lents repasse et tourne le long cortège.
Les lutins fringants, fiers de ce vrai privilège,
Psalmodient sans sourire un charmant florilège,
Au son solennel de leurs plus beaux arpèges,
Leurs vertes lanternes éclairent le manège."

Reprenant tous ses esprits, elle lâcha encore : "ils ont tourné là-bas, autour de la vieille aubépine, brandissant leurs capsules de mousses enchantées jusqu'à ce que le renard y passe".

Le temps que je tourne la tête, pour contempler le vieux végétal à la silhouette arrondie par trop de générosité, lourde de maintes boules de gui et de ses propres baies, la belette avait fui. Brusquement, comme si elle avait pris conscience de son imprudence à se permettre la licence de parler ainsi aux hommes.

Le lendemain matin, à la faveur d'une lumière chaleureuse, je me mis en quête photographique. Au bout d'un bon quart d'heure d'une promenade attentive, j'avais déjà parcouru quelques mètres le long d'un vieux mur quand je tombai nez à nez avec ces lampadaires miniaturisés, fructifications bryophytiques accrochées aux parois granuleuses de la pierre calcaire.
Ces capsules pendantes semblaient encore imprégnées d'une fluorescence à la vigueur passée. Le songe de la nuit juste écoulée éblouit mon esprit comme un éclair. C'était celui d'une belette narrant un étrange ballet nocturne...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire